Glucksmann dévoile ses ambitions présidentielles à La Réole

À La Réole, petite ville fortifiée de Gironde, Raphaël Glucksmann a marqué sa rentrée politique les 5 et 6 octobre 2024. L'eurodéputé, né le 15 octobre 1979 à Boulogne-Billancourt, a choisi ce cadre pittoresque pour dévoiler ses nouvelles ambitions politiques.

Dans un discours prononcé le 6 octobre, Glucksmann a esquissé une vision qui dépasse son rôle actuel au Parlement européen. Il a déclaré : « En 2025, ou en 2027, ce ne sera pas un succédané du macronisme, ni le populisme de gauche qui empêchera l'extrême droite de prendre le pouvoir, ce sera nous ». Cette déclaration marque un tournant dans la carrière de l'homme politique, qui jusqu'à présent s'était concentré sur son mandat européen depuis son élection en 2019.

Glucksmann a présenté une nouvelle approche politique qu'il qualifie de "girondine", s'inspirant du « libéralisme de Montesquieu ». Cette voie se veut une alternative entre ce qu'il appelle « Robespierre », faisant référence à Jean-Luc Mélenchon, et « Jupiter », en allusion à Emmanuel Macron. Le cofondateur de Place publique en 2018 a annoncé qu'un projet politique détaillé serait élaboré d'ici juin 2025, en prévision d'éventuelles élections législatives anticipées.

L'eurodéputé, connu pour son engagement en faveur des droits de l'homme et sa critique de la politique étrangère russe, n'a pas hésité à critiquer le gouvernement actuel. Il a notamment pointé du doigt les discours sur l'immigration, accusant un ministre de l'intérieur de « reprendre les mots de Victor Orban ».

Cependant, Glucksmann devra surmonter certains défis politiques. Son manque d'expérience dans les négociations partisanes s'est fait sentir lors des dernières élections, où il n'a pas réussi à peser significativement dans les discussions avec le Parti socialiste malgré un bon score aux européennes.

L'ancien conseiller du président géorgien Mikheil Saakachvili devra également affiner son flair politique. Par exemple, il n'avait pas anticipé l'union immédiate de la gauche après la dissolution de l'Assemblée nationale.

Malgré ces défis, Glucksmann, polyglotte parlant français, anglais et géorgien, semble déterminé à jouer un rôle plus important sur la scène politique nationale. Son parcours, qui inclut des travaux sur des documentaires politiques et des chroniques sur France Inter, pourrait lui apporter une perspective unique dans le paysage politique français.

Alors que Glucksmann se prépare à cette nouvelle phase de sa carrière politique, il reste à voir comment ses positions sur l'écologie, la justice sociale et son fervent soutien à l'Union européenne se traduiront dans son projet politique à venir.