Gaza : Critiques croissantes envers le Hamas après un an de conflit

Dans la bande de Gaza, territoire de 365 km² abritant près de 2 millions d'habitants, les critiques envers le Hamas se font de plus en plus audibles, un an après le début du conflit avec Israël. Cette situation reflète une désillusion croissante au sein d'une population déjà éprouvée par des années de blocus et de tensions.

Un récent bombardement israélien sur un local du Hamas et une mosquée dans un camp de réfugiés au centre de Gaza a suscité des réactions mitigées parmi les résidents. Bien que deux passants aient perdu la vie, certains habitants ont exprimé un soulagement discret face à la destruction de ces installations.

Khalil, un père de famille souhaitant rester anonyme, témoigne :

« Depuis un an, je redoutais le jour où une bombe nous tomberait dessus à cause d'eux. Notre salon a été soufflé. Un gros débris a frôlé la tête de ma fille et a failli la tuer, mais maintenant je respire mieux. »

Il critique ouvertement les pratiques du Hamas, notamment la distribution sélective de nourriture, alors que plus de 70% de la population dépend de l'aide humanitaire.

Sur les réseaux sociaux, le mécontentement s'exprime de manière plus ouverte, avec des utilisateurs désignant le Hamas par des euphémismes tels que "mon ennemi" ou "mon mal". Cette tendance témoigne d'une frustration grandissante face à la gestion du conflit par le mouvement islamiste, fondé en 1987 et considéré comme une organisation terroriste par plusieurs pays.

Obaida Shamali, un jeune de 18 ans, partage son désenchantement :

« J'ai cru qu'ils allaient nous libérer le 7 octobre 2023, j'étais heureux ! Nos rêves se sont évanouis. Nous nous sommes rendu compte que le Hamas n'avait pas pensé à protéger les civils quand ils ont préparé leur opération. »

Cette désillusion s'inscrit dans un contexte où Gaza fait face à de nombreux défis. Le taux de chômage dépasse 50%, l'un des plus élevés au monde. L'approvisionnement en eau et en électricité est souvent insuffisant, et le système de santé est chroniquement sous-équipé. Le blocus imposé depuis 2007 a considérablement limité l'économie locale, affectant des secteurs autrefois florissants comme la pêche et la culture des fraises.

La situation actuelle est comparée par certains à la Nakba de 1948, évoquant un sentiment de déracinement et de perte similaire. Cependant, malgré ces difficultés, Gaza reste une terre riche d'histoire, avec des vestiges archéologiques datant de plus de 3000 ans, témoignant du passage de nombreuses civilisations.

Alors que le conflit se poursuit, la population de Gaza, prise entre les bombardements israéliens et la gouvernance contestée du Hamas, aspire à un avenir meilleur, remettant en question les choix politiques qui ont conduit à cette situation critique.