Frappes israéliennes à Beyrouth : Le Hezbollah dans la ligne de mire

Israël intensifie ses bombardements sur la banlieue sud de Beyrouth, ciblant les infrastructures du Hezbollah. Les frappes, parfois sans avertissement, touchent également des zones civiles, suscitant l'inquiétude.

7 octobre 2024, 09:22  •  73 vues

Frappes israéliennes à Beyrouth : Le Hezbollah dans la ligne de mire

Dans la banlieue sud de Beyrouth, connue sous le nom de Dahiyeh et considérée comme un bastion du Hezbollah, les bombardements israéliens se sont intensifiés ces derniers jours. Cette escalade s'inscrit dans le cadre du conflit historique entre Israël et le Hezbollah, une organisation politique et militaire chiite fondée en 1982.

Le 6 octobre 2024, les dégâts d'une frappe nocturne étaient visibles près de l'aéroport international Rafic-Hariri. Des bâtiments adjacents à l'Hôtel Golden Plaza ont été réduits à l'état de décombres, laissant un cratère fumant. Les immeubles environnants étaient recouverts d'une fine couche de cendres grises.

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L'armée israélienne affirme cibler des infrastructures militaires du Hezbollah, telles que des dépôts d'armes et des centres de commandement. Cependant, des établissements civils sont également touchés. L'hôpital privé Sainte-Thérèse a dû suspendre ses services le 7 octobre 2024 en raison de dégâts importants.

Israël utilise une méthode particulière pour avertir des frappes imminentes. Avichay Adraee, le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, publie régulièrement des ordres d'évacuation sur les réseaux sociaux. Ces annonces sont suivies de près par la population libanaise, qui le surnomme "l'oiseau de mauvaise augure d'Israël".

"Tu connais Avichay Adraee ? Eh bien, samedi, dans la nuit, il a publié un ordre d'évacuation pour trois bâtiments de la Dahiyé, dont celui-ci, et ils ont bombardé peu de temps après."

Un membre du Hezbollah explique :

Outre les frappes sur les infrastructures, Israël mène également des assassinats ciblés contre des responsables du Hezbollah. Le 27 septembre 2024, une frappe a tué Hassan Nasrallah, le secrétaire général de l'organisation depuis 1992. Plus récemment, le 5 octobre 2024, une frappe spectaculaire a visé Hicham Safieddine, chef du conseil exécutif du Hezbollah et cousin de Nasrallah.

Safieddine, âgé d'une soixantaine d'années, était un membre influent du Conseil de la choura, l'organe décisionnel suprême du Hezbollah. Désigné comme "terroriste" par les États-Unis en 2017, il était pressenti pour succéder à Nasrallah.

Le Hezbollah, qui entretient des liens étroits avec l'Iran, dispose d'un arsenal estimé à plus de 100 000 roquettes et missiles. L'organisation, considérée comme terroriste par plusieurs pays occidentaux, participe activement à la vie politique libanaise depuis 1992 et gère un vaste réseau de services sociaux au Liban.

Cette escalade des tensions ravive les souvenirs de la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah, qui avait duré 34 jours. La situation actuelle soulève des inquiétudes quant à une possible nouvelle confrontation majeure dans la région.