Escalade meurtrière : Israël perd 8 soldats dans des opérations au Liban

L'armée israélienne annonce la mort de huit soldats lors d'opérations terrestres contre le Hezbollah au sud du Liban. Les affrontements s'intensifient, avec des bombardements sur Beyrouth faisant de nombreuses victimes civiles.

3 octobre 2024, 09:03  •  0 vues

Escalade meurtrière : Israël perd 8 soldats dans des opérations au Liban

L'escalade du conflit entre Israël et le Hezbollah au Liban a pris une tournure tragique le 2 octobre 2024, avec l'annonce par l'armée israélienne de la perte de huit soldats lors d'opérations terrestres dans le sud du Liban. Ces pertes marquent un tournant significatif dans les affrontements qui opposent les forces israéliennes à la formation chiite libanaise depuis plus d'un an.

Le Hezbollah, organisation politique et militaire fondée en 1982, a rapporté des affrontements au sol avec l'armée israélienne dans plusieurs secteurs frontaliers. La formation chiite affirme avoir repoussé une incursion israélienne près d'Odaisseh et détruit trois chars Merkava, fleuron de l'armée israélienne, dans la ville de Maroun Al-Ras.

L'armée israélienne a intensifié ses opérations militaires à la mi-septembre 2024, déployant des unités d'élite telles que la brigade Golani et la 188e brigade blindée. Ces forces spécialisées dans le combat en terrain difficile suggèrent une possible expansion des opérations au-delà de simples raids ciblés.

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Les autorités israéliennes ont appelé à l'évacuation d'une cinquantaine de villages libanais du sud, une région où la FINUL est présente depuis 1978. Cette zone frontalière de 79 km entre le Liban et Israël est devenue le théâtre d'affrontements intenses, rappelant la guerre de 2006 qui avait duré 34 jours.

Les bombardements israéliens se sont étendus jusqu'à la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah. Une frappe sur un centre de secours dans le quartier de Bachoura a fait six victimes, s'ajoutant au bilan déjà lourd du conflit. Depuis octobre 2023, le Centre de crise libanais rapporte 1 928 décès dus aux frappes israéliennes au Liban.

Cette escalade survient dans un contexte déjà tendu pour le Liban, pays multiconfessionnel de 6,8 millions d'habitants. Le pays fait face à une grave crise économique depuis 2019, aggravée par l'explosion dévastatrice du port de Beyrouth en août 2020. L'armée libanaise, comptant environ 80 000 soldats actifs, se trouve prise entre les affrontements, un soldat ayant été blessé par un drone israélien.

Le conflit actuel met à rude épreuve la stabilité du Liban, souvent surnommé la "Suisse du Moyen-Orient" pour son secteur bancaire jadis florissant. La vallée de la Bekaa, importante région agricole, et le mont Liban, culminant à 3 088 mètres, témoignent de la diversité géographique d'un pays marqué par une histoire complexe, incluant une longue guerre civile de 1975 à 1990 et un mandat français de 1920 à 1943.

"Nous menons depuis plusieurs mois des raids terrestres contre des cibles du Hezbollah, mettant au jour des tunnels et des caches d'armes sous des maisons ainsi qu'un plan d'invasion de la part du mouvement chiite."

Communiqué de l'armée israélienne

Alors que le cèdre, emblème national figurant sur le drapeau libanais, symbolise la résilience, le pays se trouve une fois de plus au cœur d'un conflit régional aux conséquences potentiellement dévastatrices pour sa population et son avenir.