Convergence franco-italienne sur la politique migratoire au G7

Le ministre français de l'Intérieur s'aligne sur l'approche italienne en matière de migration lors du G7. Une unité de recherche conjointe et une externalisation accrue du contrôle des frontières sont annoncées.

5 octobre 2024, 03:04  •  0 vues

Convergence franco-italienne sur la politique migratoire au G7

Lors du sommet du G7 des ministres de l'Intérieur en Campanie, Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur, a signalé un rapprochement significatif avec l'Italie sur la question migratoire. Cette rencontre, qui s'est tenue le 4 octobre 2024, marque un tournant dans les relations franco-italiennes, auparavant tendues sur ce sujet.

Le point culminant de cette convergence a été l'annonce de la création d'une unité de recherche opérationnelle franco-italienne. Cette entité, destinée à l'échange de renseignements sur le trafic de migrants, devrait être basée à Vintimille, ville frontalière symbolique des défis migratoires depuis le rétablissement des contrôles en 2015.

La France semble désormais adopter l'approche italienne d'externalisation du contrôle des frontières. Cette stratégie, promue par le gouvernement de Giorgia Meloni, implique des accords avec les pays de transit et de départ sur la rive sud de la Méditerranée. Le pacte entre l'UE et la Tunisie, signé en juillet 2023, sert de modèle malgré les préoccupations concernant les droits de l'homme.

Cette politique du "donnant-donnant" vise à obtenir un renforcement de la répression des migrations irrégulières en échange d'accords économiques. Les résultats semblent probants : selon Frontex, les flux migratoires en Méditerranée centrale ont diminué de 61% au premier semestre 2024.

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Le sommet, organisé dans un cadre luxueux à Mirabella Eclano, a réuni non seulement les ministres du G7, mais aussi des représentants tunisiens, algériens et libyens, soulignant l'importance accordée à la coopération avec les pays d'origine et de transit.

Cette nouvelle orientation de la politique migratoire française soulève des questions sur l'équilibre entre efficacité et respect des droits humains. Alors que l'Europe cherche à gérer les flux migratoires, le défi reste de concilier contrôle des frontières et obligations humanitaires.

"L'Italie a joué un rôle de précurseur auquel la France entend désormais s'associer."

Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur :

Cette déclaration illustre le changement de cap de la France, qui s'aligne désormais sur la stratégie italienne en matière de migration. Ce rapprochement franco-italien pourrait influencer la politique migratoire européenne dans les années à venir, avec des implications potentielles sur les relations avec les pays d'Afrique du Nord et les flux migratoires en Méditerranée.