paris--le-peripherique-passe-a-50-kmh-debat-relance-sur-la-mobilite-urbaine

Paris : Le périphérique passe à 50 km/h, débat relancé sur la mobilité urbaine

 • 0 views

Anne Hidalgo abaisse la vitesse sur le périphérique parisien à 50 km/h dès octobre 2024, suscitant un vif débat. Cette décision ravive les discussions sur l'avenir de la mobilité dans le Grand Paris.

La décision de la maire de Paris, Anne Hidalgo, de réduire la vitesse maximale sur le boulevard périphérique à 50 km/h à partir du 1er octobre 2024 a relancé le débat sur la place de la voiture dans la capitale française et sa banlieue. Cette mesure, qui sera mise en place progressivement jusqu'au 10 octobre, marque un nouveau chapitre dans l'histoire de cette infrastructure emblématique.

Le périphérique parisien, long de 35,04 km et achevé en 1973, est bien plus qu'une simple route. Avec ses 1,1 million de véhicules quotidiens, il est le plus grand carrefour d'Europe et joue un rôle crucial dans la mobilité de la région. Cependant, il est aussi source de pollution, responsable de 35% des émissions de dioxyde d'azote à Paris, et affecte la qualité de vie d'environ 100 000 riverains vivant à moins de 200 mètres de ses voies.

La décision de Mme Hidalgo a suscité de vives réactions. Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, et le patronat ont qualifié cette mesure d'"unilatérale" et d'"antisociale". Le nouveau ministre des transports, François Durovray, a également critiqué le processus décisionnel, arguant que cela concerne tous les Franciliens.

Ces critiques rappellent celles formulées lors de la piétonnisation des voies sur berges en 2016, un projet qui a finalement été validé par la justice administrative en 2019. La mairie de Paris justifie sa décision par des préoccupations de santé publique et d'adaptation au changement climatique.

Le périphérique, qui a remplacé les anciennes fortifications de Thiers, est souvent perçu comme une barrière physique et mentale entre Paris et sa banlieue. Cette perception alimente les tensions et les débats sur l'avenir de la mobilité dans la métropole.

Face à ces enjeux complexes, diverses consultations ont été menées. En 2019, le Conseil de Paris a lancé une mission d'information, tandis que le Forum métropolitain du Grand Paris a sollicité l'expertise d'équipes internationales. En 2022, l'Atelier parisien d'urbanisme a publié le "Livre blanc du périphérique", fruit d'une série d'ateliers avec les élus et riverains des communes limitrophes.

La gestion du périphérique est un défi constant pour la Ville de Paris. Avec un coût annuel d'entretien d'environ 20 millions d'euros, 750 caméras de surveillance, et une surveillance 24h/24 par le PC Lutèce, cette infrastructure nécessite une attention particulière. Des projets de couverture partielle ont été envisagés pour réduire les nuisances sonores, illustrant la recherche continue de solutions pour améliorer la cohabitation entre cette artère vitale et son environnement urbain.

L'avenir du périphérique parisien s'inscrit dans une réflexion plus large sur le fonctionnement des zones urbaines denses à l'horizon 2050. La décision de réduire la vitesse n'est qu'une étape dans ce processus de transformation urbaine, qui vise à concilier mobilité, qualité de vie et durabilité environnementale.

"Cette décision s'inscrit dans notre vision d'une ville plus respirable et plus adaptée aux défis du changement climatique. Nous devons repenser notre rapport à la mobilité urbaine pour le bien-être de tous les Parisiens et Franciliens."

Anne Hidalgo, maire de Paris

Un bilan de cette mesure sera dressé dans un an, permettant d'évaluer son impact sur la circulation, la pollution et la qualité de vie des riverains. Cette expérience parisienne pourrait influencer d'autres métropoles confrontées à des défis similaires de mobilité urbaine et de transition écologique.

Mercer Bergeron

Affaires