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Meloni promet des baisses d'impôts malgré les défis budgétaires italiens

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Face aux contraintes budgétaires, le gouvernement italien envoie des messages contradictoires. Meloni promet des allègements fiscaux, tandis que son ministre des Finances évoque des "sacrifices".

Dans un contexte économique délicat, le gouvernement italien se trouve confronté à un dilemme majeur concernant sa politique fiscale pour 2025. Giorgia Meloni, première femme à diriger le gouvernement italien, et son ministre de l'Économie et des Finances, Giancarlo Giorgetti, ont récemment émis des messages contradictoires, soulignant les tensions au sein de l'exécutif.

L'Italie, troisième économie de la zone euro et huitième mondiale, fait face à des défis économiques considérables. Avec une dette publique s'élevant à 137% du PIB, l'une des plus élevées d'Europe, et une croissance modérée, le pays doit jongler entre la nécessité de réduire sa dette et celle de stimuler son économie.

Le 9 octobre 2024, Giorgia Meloni a publié une vidéo sur les réseaux sociaux, réfutant les rumeurs d'augmentation d'impôts et promettant qu'aucun "nouveau sacrifice" ne serait demandé aux Italiens. Cette déclaration intervient dans un contexte politique tendu, à l'approche d'un cycle de trois élections régionales prévu pour fin octobre 2024.

Cependant, ces propos contrastent fortement avec ceux tenus par Giancarlo Giorgetti lors d'un entretien accordé à Bloomberg le 3 octobre 2024. Le ministre avait alors évoqué la nécessité de "sacrifices pour tous", annonçant notamment une augmentation des contributions pour les entreprises ayant bénéficié de la conjoncture économique actuelle, en particulier dans les secteurs de l'armement et bancaire.

Ces déclarations contradictoires reflètent la complexité du système fiscal italien, connu pour sa complexité, et les défis auxquels le pays est confronté. L'Italie, qui a connu 68 gouvernements depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, doit également faire face à un taux de chômage supérieur à la moyenne européenne et à une population vieillissante.

La réaction des marchés financiers aux propos de Giorgetti a été sévère, avec une chute de 1,5% de l'indice boursier de référence du pays. Cette réaction rappelle l'épisode de l'été 2023, lorsque l'annonce d'une taxe sur les surprofits des banques avait dû être revue à la baisse face à la pression des marchés.

Malgré ces contraintes, Meloni a annoncé une baisse des impôts sur le revenu et le maintien des aides pour les familles modestes en 2025. Ces promesses s'inscrivent dans un contexte où l'Italie, deuxième pays manufacturier d'Europe après l'Allemagne, cherche à stimuler sa croissance tout en gérant l'un des ratios dette/PIB les plus élevés au monde.

"Nous, nous les diminuons [les impôts]. Aucun nouveau sacrifice ne sera demandé aux Italiens."

Giorgia Meloni a déclaré :

Le gouvernement italien doit présenter son projet de loi de finances pour 2025 avant le 20 octobre 2024. Ce budget sera crucial pour l'avenir économique du pays, qui fait face à de nombreux défis structurels, notamment dans le Sud, tout en étant un acteur majeur dans plusieurs secteurs, dont l'industrie du luxe et de la défense européenne.