crise-economique-en-palestine--un-an-apres-leffondrement-saggrave

Crise économique en Palestine : un an après, l'effondrement s'aggrave

 • 17 views

Un an après les attaques du 7 octobre, l'économie palestinienne s'effondre. Gaza fait face à une inflation massive, tandis que la Cisjordanie lutte contre le chômage et la faillite de l'Autorité palestinienne.

Un an après les attaques du 7 octobre 2023, l'économie palestinienne traverse une crise sans précédent. La situation, déjà précaire, s'est considérablement détériorée, affectant profondément les 5 millions d'habitants de Gaza et de la Cisjordanie.

À Gaza, territoire de 365 km² abritant 2 millions de personnes, la situation est catastrophique. Les prix ont bondi de 250% en un an, conséquence directe de l'acheminement limité des marchandises et des coûts de transport exorbitants. La moitié des foyers se retrouve sans aucune source de revenus, aggravant une situation déjà critique où le taux de chômage atteignait 45% avant octobre 2023.

En Cisjordanie, région de 5 655 km² comptant 3 millions d'habitants, la pauvreté s'accentue depuis octobre 2023. L'Autorité palestinienne (AP), créée en 1994 suite aux accords d'Oslo, fait face à une crise budgétaire sans précédent. Ses caisses sont vides, compromettant sa capacité à soutenir une population de plus en plus démunie.

La cause principale de cette crise réside dans les retenues effectuées par Israël sur les taxes douanières palestiniennes. Rami Al Azzeh, économiste à la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), explique :

"Ces retenues sont malheureusement complètement arbitraires. Elles représentent chaque mois entre les deux tiers et les trois quarts des fonds destinés à la Palestine."

Selon Rami Al Azzeh, économiste à la Cnuced

Depuis octobre 2023, ces retenues mensuelles ont plus que doublé, passant de 200 millions à 500 millions de shekels en moyenne, réduisant de moitié les revenus de l'AP. La Banque mondiale s'inquiète d'un "effondrement du système".

La dépendance économique de la Palestine envers Israël est multiforme. L'État hébreu représente 64,1% du commerce extérieur palestinien. Le shekel israélien, adopté comme monnaie officielle en Palestine en 1985, et le système bancaire israélien sont essentiels pour les transactions internationales. De plus, avant octobre 2023, 22% des travailleurs palestiniens étaient employés en Israël, un chiffre qui a chuté à 2,3% depuis.

Cette crise affecte tous les secteurs de l'économie palestinienne. L'agriculture, qui représente 8% du PIB, et le secteur des services, constituant 60% de l'économie, sont particulièrement touchés. Le tourisme, qui représentait 3% du PIB avant la pandémie, est également en berne.

Face à cette situation, la communauté internationale s'inquiète. La Palestine, qui bénéficie d'un statut d'État observateur non-membre à l'ONU depuis 2012, dépend fortement de l'aide internationale. Avec un PIB par habitant d'environ 3 600 $ en 2022, la reprise économique semble lointaine.

Malgré ces défis, la Palestine peut s'appuyer sur certains atouts. Son taux d'alphabétisation supérieur à 97% et sa population jeune, avec une médiane d'âge d'environ 21 ans, pourraient être des leviers pour la reconstruction économique. L'olivier, symbole important de l'économie et de la culture palestiniennes, pourrait également jouer un rôle dans la relance du secteur agricole.

La résolution de cette crise nécessitera des efforts concertés de la part de tous les acteurs impliqués, ainsi qu'un soutien international accru pour éviter un effondrement total de l'économie palestinienne.