Échec de la tentative de destitution de Macron par LFI à l'Assemblée

La conférence des présidents de l'Assemblée nationale a rejeté la proposition de résolution de La France insoumise visant à destituer Emmanuel Macron. Les députés LFI critiquent l'abstention de Marine Le Pen.

8 octobre 2024, 11:38  •  0 vues

Échec de la tentative de destitution de Macron par LFI à l'Assemblée

La tentative de destitution du président Emmanuel Macron, initiée par La France insoumise (LFI), a été rejetée le 8 octobre 2024 par la conférence des présidents de l'Assemblée nationale. Cette décision met fin à une procédure qui avait peu de chances d'aboutir, étant donné qu'une destitution présidentielle nécessite une majorité des deux tiers à l'Assemblée nationale et au Sénat.

La proposition de résolution, déposée début septembre 2024, avait déjà été largement rejetée en commission des lois six jours auparavant. Selon l'article 68 de la Constitution française, une telle procédure requiert la signature d'au moins un dixième des 577 députés pour être déposée.

Les présidents des groupes de la coalition présidentielle (Ensemble pour la République, MoDem, Horizons), de la Droite républicaine (ex-LR), et de l'Union des droites pour la République se sont opposés à l'inscription du texte à l'ordre du jour. Le Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen, qui compte 89 sièges depuis les élections législatives de 2022, s'est abstenu.

Mathilde Panot, cheffe de file des députés LFI, a déclaré à l'AFP :

"Emmanuel Macron n'aura pas à subir un débat dans l'Hémicycle sur [son] comportement dangereux et erratique"

Mathilde Panot, cheffe de file des députés LFI

Elle a également critiqué l'abstention de Marine Le Pen, estimant que celle-ci avait "sauvé M. Macron de la procédure de destitution".

D'autres députés LFI ont exprimé leur mécontentement sur les réseaux sociaux. Clémence Guetté a qualifié la situation de "scandaleux" sur X (anciennement Twitter), tandis que Manuel Bompard a dénoncé un "arrangement" entre le RN et les macronistes.

Il convient de noter que cette tentative de destitution était la deuxième visant Emmanuel Macron depuis son élection en 2017 et sa réélection en 2022. La précédente remontait à 2019. Le président français bénéficie d'une immunité pendant son mandat de cinq ans, une durée fixée depuis 2000.

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La France insoumise, fondée en 2016 par Jean-Luc Mélenchon, comptait 75 députés après les élections de 2022. Le parti fait partie de la NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale), une alliance de gauche formée la même année.

Cette procédure, bien que symbolique, souligne les tensions politiques persistantes en France. Depuis 2002, le pays n'a pas connu de cohabitation politique, une situation où le président et le Premier ministre appartiennent à des partis opposés.

L'Assemblée nationale, qui siège au Palais Bourbon à Paris, reste un lieu central du débat politique français. La conférence des présidents, qui réunit les présidents des groupes parlementaires et le président de l'Assemblée, joue un rôle crucial dans l'organisation des travaux parlementaires.