Un an de conflit à Gaza : l'escalade régionale menace

Un an après l'attaque du Hamas, la situation à Gaza reste critique. Israël fait face à de multiples fronts, tandis que la communauté internationale peine à trouver une solution durable.

8 octobre 2024, 04:03  •  0 vues

Un an de conflit à Gaza : l'escalade régionale menace

Un an s'est écoulé depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, et la situation dans la région ne cesse de s'aggraver. La bande de Gaza, d'une superficie de seulement 365 km², reste l'épicentre d'un conflit qui menace de s'étendre à toute la région.

Benyamin Nétanyahou, Premier ministre israélien depuis plus de 15 ans au total, fait face à trois fronts de guerre simultanés : Gaza, le Liban et l'Iran. Cette situation rappelle la complexité des relations géopolitiques dans la région, où Israël n'entretient pas de relations diplomatiques avec l'Iran depuis 1979.

Le 6 octobre 2024, lors d'une visite à une base de la 36e division de l'armée israélienne près de la frontière libanaise, Nétanyahou a déclaré : "Vous êtes la génération de la victoire." Cette affirmation contraste fortement avec l'échec sécuritaire d'il y a un an, lorsque l'appareil de sécurité israélien n'a pas su prévenir l'attaque du Hamas, fondé en 1987 pendant la première Intifada.

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La communauté internationale, en particulier les États-Unis, tente de modérer la réponse israélienne. Joe Biden, président américain depuis 2021, a averti Israël dès le début du conflit. Lors de sa visite à Tel-Aviv le 18 octobre 2023, il a déclaré :

"Justice doit être faite. Mais je vous mets en garde : si vous ressentez de la colère, qu'elle ne vous consume pas. Après le 11-Septembre, nous étions enragés, aux États-Unis. Si nous avons cherché justice et l'avons obtenue, nous avons aussi commis des erreurs."

Joe Biden, président des États-Unis

Cependant, ces avertissements semblent avoir été ignorés par le gouvernement israélien, qui poursuit ses opérations militaires malgré les appels à la retenue.

La situation met en lumière le dilemme auquel font face les pays occidentaux. Comme l'explique Nicole Gnesotto, experte en géopolitique et vice-présidente de l'Institut Jacques-Delors, créé en 1996 : "Depuis le 7-Octobre, les Occidentaux font face à quatre injonctions en apparence contradictoires : soutenir le droit à l'existence d'Israël ; son droit à se défendre ; appeler au respect du droit international humanitaire et veiller à une solution politique pour aller vers un État palestinien."

La résolution 242 de l'ONU, adoptée en 1967, qui appelle au retrait israélien des territoires occupés, reste lettre morte. Les accords d'Oslo de 1993, qui semblaient ouvrir la voie à une solution à deux États, n'ont pas abouti à une paix durable.

La situation humanitaire à Gaza, où vivent environ 2 millions de personnes, reste critique. Le 29 avril 2024, Antony Blinken, secrétaire d'État américain depuis 2021, a participé à une réunion sur la situation humanitaire à Gaza au Conseil de coopération du Golfe à Riyad, soulignant l'importance de cette question pour la diplomatie américaine.

La menace d'un embrasement régional reste présente, avec le Hezbollah au Liban, fondé en 1985, qui pourrait entrer dans le conflit. L'opération "Bouclier du Nord" menée par Israël contre le Hezbollah en 2018 montre que les tensions à cette frontière ne sont pas nouvelles.

Alors que la communauté internationale cherche une solution, la situation reste volatile. Les Nations unies, fondées en 1945, peinent à trouver un consensus pour résoudre ce conflit qui dure depuis des décennies. La paix dans cette région stratégique de la Méditerranée orientale semble plus que jamais un défi complexe à relever.