Tragédie à Gaza : Des familles entières anéanties en un instant

Dans la bande de Gaza, une tragédie sans précédent se déroule depuis le début du conflit en octobre 2023. Des centaines de familles ont été décimées par les bombardements israéliens, effaçant parfois quatre générations en une seule frappe. Le cas de la famille Salem illustre l'ampleur dévastatrice de cette guerre.

Youssef Salem, un Palestinien de 34 ans vivant à Istanbul, a perdu 270 membres de sa famille élargie à Gaza. Originaire de l'enclave, il a quitté sa terre natale en 2021 avec sa femme et sa fille, cherchant à échapper aux cycles de violence. Gaza, l'une des zones les plus densément peuplées au monde avec environ 2 millions d'habitants sur 365 km², a connu de nombreux conflits au fil des années.

Le 12 décembre 2023, une attaque israélienne a frappé le quartier de Sheikh Redwan dans la ville de Gaza, détruisant six immeubles sur la rue Al-Salem. Cette frappe a coûté la vie à 102 membres de la famille Salem en une seule nuit. Youssef documente méticuleusement ces pertes dans un tableau Excel, consignant les noms, les dates et les circonstances des décès.

"Ce sont mes oncles, mes cousins, mes tantes, leurs enfants et petits-enfants. À Gaza, nous sommes tous très proches. On grandit ensemble. On se marie entre nous et on se soutient."

L'ONG Euro-Med Human Rights Monitor, fondée en 2011, a recensé plus de 2 750 familles ayant perdu au moins trois membres depuis le début du conflit. Plus de 365 familles gazaouies comptent plus de dix membres tués. Au total, près de 42 000 personnes auraient perdu la vie à Gaza en un an de guerre.

Cette tragédie s'inscrit dans un contexte plus large de difficultés pour la population de Gaza. L'enclave est soumise à un blocus israélien depuis 2007, ce qui a considérablement affecté son économie et ses infrastructures. Le système de santé est chroniquement sous-équipé, l'eau potable est rare, et le taux de chômage est l'un des plus élevés au monde.

Malgré ces conditions difficiles, Gaza a une histoire riche remontant à plus de 3000 ans. Aujourd'hui, la majorité de sa population est composée de réfugiés, et l'espérance de vie y est d'environ 74 ans. L'université Al-Azhar, où Youssef a étudié le droit, a été fondée en 1991 et joue un rôle important dans l'éducation des jeunes Gazaouis.

La communauté internationale, y compris l'ONU qui considère Gaza comme un territoire occupé, s'inquiète de la situation humanitaire dans l'enclave. L'économie de Gaza dépend fortement de l'aide internationale, et la reconstruction après chaque conflit est un défi majeur.

Le témoignage de Youssef Salem et le sort de sa famille mettent en lumière l'impact dévastateur de ce conflit sur la population civile de Gaza. Alors que le monde observe, des générations entières disparaissent, laissant derrière elles un vide immense et des questions sur l'avenir de cette région tourmentée.