La Phryge : Le triomphe inattendu de la mascotte des JO de Paris 2024

La Phryge, d'abord moquée, est devenue un symbole adoré des Jeux de Paris 2024. Steve Knafou, expert en mascottes, explique ce succès et les secrets d'une mascotte efficace.

6 octobre 2024, 08:06  •  0 vues

La Phryge : Le triomphe inattendu de la mascotte des JO de Paris 2024

La Phryge, mascotte des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, a connu un parcours remarquable, passant de la moquerie à l'adoration. Ce succès inattendu dans un pays moins habitué aux mascottes que les États-Unis ou l'Asie mérite une analyse approfondie.

Steve Knafou, 34 ans, fondateur et directeur créatif de Mascotte+, offre son expertise sur ce phénomène. Spécialisé dans la création de mascottes pour diverses entreprises, il explique que la popularité de la Phryge va au-delà de son simple aspect "mignon".

Selon Knafou, une mascotte efficace doit remplir plusieurs critères :

  • Susciter la sympathie
  • Véhiculer les valeurs de l'organisation
  • Aider à mémoriser la marque
  • Générer des revenus via les produits dérivés

Une étude de l'Université de Pittsburgh révèle que 50% des gens se souviennent d'une mascotte trois mois après l'avoir vue, contre seulement 5% pour un logo. Cette capacité de mémorisation est cruciale pour les marques.

Le sourire, bien que fréquent, n'est pas indispensable. Knafou cite le bonhomme BIC comme exemple de mascotte sans expression faciale. Cependant, 90% des entreprises optent pour une mascotte souriante, exploitant le principe de mimêsis hérité des masques antiques.

Image

Knafou identifie quatre types de mascottes :

  • Animaux (ex: l'écureuil)
  • Humains (ex: Mr. Propre)
  • Humanoïdes (ex: Bibendum Michelin)
  • Objets anthropomorphisés (ex: M&M's, Happy Meal)

La Phryge appartient à cette dernière catégorie, une première pour une mascotte olympique. Cette innovation a initialement déstabilisé le public, habitué aux mascottes animales ou humanoïdes des précédents Jeux.

Les mascottes-objets, avec leurs proportions rappelant celles d'un bébé, ont un attrait particulier pour les enfants. Cette caractéristique pourrait expliquer en partie le succès de la Phryge auprès du jeune public.

"Une bonne mascotte doit aussi, et peut-être surtout, véhiculer les valeurs de la structure qui communique. Il faut qu'elle appuie un message."

Steve Knafou explique :

Le succès de la Phryge s'inscrit dans une longue tradition de mascottes olympiques, depuis Waldi le teckel des Jeux de Munich en 1972. Chaque mascotte reflète la culture du pays hôte, et la Phryge, inspirée du bonnet phrygien symbole de la République française, ne fait pas exception.

Ce triomphe inattendu de la Phryge démontre l'évolution des attentes du public et l'importance croissante des mascottes dans l'identité visuelle des grands événements sportifs. Il souligne également la capacité d'innovation dans le domaine du design et du marketing, même pour des institutions aussi traditionnelles que les Jeux olympiques.