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L'UE impose des taxes sur les véhicules électriques chinois : un tournant commercial

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L'Union européenne a approuvé des taxes sur les véhicules électriques chinois, marquant un changement dans sa politique commerciale. Cette décision vise à protéger l'industrie automobile européenne face à la concurrence chinoise.

L'Union européenne a franchi une étape importante dans sa politique commerciale le 4 octobre 2024. Les Vingt-Sept ont approuvé l'imposition de taxes sur les importations de véhicules électriques en provenance de Chine, marquant un tournant dans les relations commerciales entre les deux puissances.

Cette décision fait suite à une enquête qui a révélé les subventions massives dont bénéficient les constructeurs chinois, leur permettant de produire à des coûts extrêmement compétitifs. Les nouvelles taxes pourront atteindre 35,3% du prix du véhicule, s'ajoutant aux droits de douane existants de 10%.

L'industrie automobile représente environ 7% du PIB de l'UE, soulignant l'importance de ce secteur pour l'économie européenne. Cette mesure vise à protéger cette industrie cruciale face à la concurrence chinoise, qui a investi plus de 100 milliards de dollars dans les véhicules électriques entre 2009 et 2023.

Cependant, cette décision n'a pas fait l'unanimité au sein de l'UE. L'Allemagne, la Hongrie, Malte, la Slovénie et la Slovaquie se sont opposées à ces barrières douanières, illustrant les divisions internes sur la question.

Sur le plan politique, cette décision envoie un signal fort à la Chine, qualifiée de "rival systémique". Malgré les menaces de représailles de Pékin, l'UE a maintenu sa position, démontrant une unité face aux pressions extérieures.

Il est important de noter que l'UE ne se contente pas de mesures protectionnistes. En 2017, elle a lancé l'Alliance européenne des batteries pour développer une chaîne de valeur compétitive, visant à produire 25% des batteries mondiales d'ici 2030. De plus, l'UE a adopté le règlement sur les matières premières critiques en 2023 pour réduire sa dépendance.

Néanmoins, les experts soulignent que ces mesures protectionnistes ne sont pas une solution miracle. Les constructeurs chinois peuvent élaborer des stratégies de contournement, notamment en établissant des usines sur le sol européen. Par exemple, BYD, le plus grand constructeur chinois de véhicules électriques, qui a dépassé Tesla en ventes mondiales en 2023, pourrait envisager cette option.

L'UE se trouve dans une situation similaire à celle de la Chine il y a 20 ans, lorsque le moteur thermique dominait. À l'époque, la Chine avait attiré les investissements étrangers, imposé des transferts de technologie et mis en place des réglementations favorables à son industrie.

Pour rester compétitive, l'UE devrait envisager des stratégies similaires. Elle pourrait exiger qu'une part significative des composants des véhicules chinois fabriqués en Europe soit d'origine européenne, ou obliger l'utilisation de batteries produites localement.

"Ces mesures visent à créer des conditions de concurrence équitables tout en accélérant notre transition vers une mobilité plus verte."

Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne

En conclusion, le protectionnisme n'est qu'une étape dans la stratégie de l'UE. L'objectif à long terme est de renforcer la compétitivité de l'industrie automobile européenne tout en accélérant la transition écologique. Avec l'objectif de réduire les émissions de CO2 des nouvelles voitures de 55% d'ici 2030 et d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, l'UE doit trouver un équilibre entre protection de son industrie et innovation technologique.