Dans la vallée de la Bekaa le village de Deir Al-Ahmar est devenu un havre de paix improvisé pour les habitants qui fuient les zones de conflit
La cour dʼécole locale - transformée en point dʼobservation sur la plaine offre une vue troublante sur Baalbek (situé à environ 15km). Les réfugiés y scrutent anxieusement lʼhorizon après chaque explosion; craignant de voir la fumée sʼélever au-dessus de leurs anciennes maisons
Le 6-11-24 vers 14h00‚ Haïder un tatoueur de 30 ans discutait avec des ados quand les avions ont fait trembler lʼair: “Remonte vite ils bombardent encore“ a t-il crié au téléphone à son frère qui était descendu en ville. Ce jour-là les frappes ont causé 59 victimes dans la région
Depuis fin-septembre‚ des milliers de personnes ont trouvé refuge ici. Le 30-10 la défense civile a ordonné lʼévacuation de Baalbek (une ville de 80‚000 habitants). Jean Fakhri président de lʼUnion des municipalités explique: “Entre 15‚000 et 20‚000 personnes sont arrivées en une nuit - la plupart dormant dans leurs voitures car ils nʼavaient pas les moyens dʼaller plus loin“
La situation devient critique avec lʼarrivée de lʼhiver et les réserves qui sʼépuisent. “Ca fait 40 jours quʼon mange que des lentilles; lʼétat nous a abandonné“ raconte Haïder dont le commerce a été détruit. La route vers Baalbek est maintenant déserte - seuls quelques soldats y circulent pour se ravitailler aux rares épiceries encore ouvertes