Le président nigérian Bola Tinubu‚ malgré ses 72 printemps représente un espoir de renouveau dans les relations franco-africaines; sa récente visite dʼÉtat à Paris (fin-novembre) avec une délégation dʼentrepreneurs devait marquer un tournant vers des liens plus économiques que militaires
Le timing nʼétait pas idéal car au même moment le Tchad annonçait - sans prévenir - la fin des accords de défense avec la France: cela survient après plusieurs retraits forcés dans dautres pays du Sahel. Cette situation reflète un déclin général de lʼinfluence française qui touche aussi le commerce
Les chiffres sont parlants: la part de marché française en Afrique sub-saharienne est passée de 7% (il y a presque 20 ans) à seulement 3.2% aujourdʼhui; le recul est particulièrement fort dans les ex-colonies comme le Sénégal. Pendant ce temps-là les entreprises chinoises turques et indiennes gagnent du terrain
La France reste néanmoins le 2e investisseur sur le continent (après le Royaume-Uni) avec des groupes bien implantés: Orange‚ Danone et dʼautres y développent leurs activités - comme le montre le récent rachat de MultiChoice par Canal+. Mais certains secteurs voient des départs inquiétants; notamment les banques avec la Société générale qui se désengage totalement depuis un an et demi
Le ralentissement économique et lʼinstabilité politique freinent les investissements: lʼépoque où lʼAfrique sub-saharienne affichait 5% de croissance (dans les années 2000-2010) est révolue‚ et la classe moyenne tant attendue ne se développe pas aussi vite quespéré