Le "Livre noir de Gaza", un ouvrage collectif dirigé par Agnès Levallois, vice-présidente de l'Institut de recherches et d'études Méditerranée Moyen-Orient, offre un témoignage saisissant sur la destruction systématique de Gaza et ses conséquences humanitaires dévastatrices.
Ce recueil, composé d'une soixantaine de textes provenant principalement de rapports d'ONG et d'enquêtes journalistiques, vise à documenter et à établir les faits concernant la situation à Gaza. L'objectif est de lutter contre l'invisibilisation des Gazaouis et de leurs souffrances, dans un contexte où l'accès à l'information est sévèrement restreint.
Le livre révèle que depuis octobre 2023, les bombardements israéliens ont détruit systématiquement les infrastructures essentielles de Gaza, y compris les habitations, les écoles, les hôpitaux et les lieux de culte. Cette destruction massive a eu lieu dans l'une des zones les plus densément peuplées au monde, où plus de 70% de la population dépend de l'aide humanitaire.
Les auteurs soulignent les méthodes employées par Israël pour contrôler l'information, notamment l'interdiction faite aux médias étrangers d'entrer dans l'enclave et le ciblage des journalistes locaux. Ces actions ont contribué à créer un black-out médiatique, limitant la diffusion d'informations sur la réalité du terrain.
Le livre met également en lumière les conséquences humanitaires dévastatrices du conflit. Plus de 41 000 Palestiniens, majoritairement des civils, ont perdu la vie en un an de bombardements. La situation était déjà critique avant le conflit, avec plus de 95% de l'eau non potable et un approvisionnement en électricité limité à quelques heures par jour.
Guillaume Ancel, ancien officier de l'armée française, s'interroge dans l'ouvrage sur l'utilisation de bombes de 500 à 1 000 kilos par l'aviation israélienne contre une zone aussi densément peuplée. Cette pratique soulève des questions sur la proportionnalité des moyens employés et le respect du droit international humanitaire.
L'analyse présentée dans le livre suggère que les actions d'Israël pourraient s'apparenter à un nettoyage ethnique, visant à rendre Gaza inhabitable et à provoquer le départ définitif de ses habitants. Cette hypothèse est d'autant plus préoccupante que Gaza abrite une population jeune, avec plus de 50% de ses habitants âgés de moins de 18 ans.
Le "Livre noir de Gaza" constitue un appel à la prise de conscience et à l'action face à une situation humanitaire catastrophique qui perdure depuis des années. Il rappelle que Gaza, avec son histoire millénaire et son riche patrimoine culturel, mérite une attention et une protection internationales accrues.
"Cette guerre a tué des gens de chair et d'os comme s'ils n'étaient que des ombres"
En conclusion, cet ouvrage offre un témoignage crucial sur une crise humanitaire majeure, appelant à une réflexion approfondie sur les conséquences à long terme du conflit et la nécessité d'une résolution pacifique pour préserver la vie et la dignité des populations civiles.