Le conflit actuel à Gaza, qui a débuté il y a environ un an, ravive de manière inédite le traumatisme historique des Palestiniens. Cette guerre, d'une ampleur sans précédent, évoque pour beaucoup le souvenir douloureux de la Nakba, l'exode forcé de près de 700 000 Palestiniens lors de la création d'Israël en 1948.
L'histoire de Nuha Attieh, résidente de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est, illustre parfaitement ce traumatisme persistant. Vivant sous la menace constante d'une expulsion depuis 2009, Nuha partage son quotidien empreint d'anxiété : "Nous sommes en vie, mais nous n'avons pas de vie". Cette situation précaire est emblématique des tensions qui règnent dans ce quartier, théâtre de nombreux conflits entre Palestiniens et colons israéliens.
Le traumatisme vécu par Nuha et sa famille s'inscrit dans un contexte historique plus large. En 1948, sa famille a été expulsée d'un village près de l'actuelle ville israélienne de Bet Shemesh, à environ 30 km à l'ouest de Jérusalem. Cet événement, connu sous le nom de Nakba (catastrophe en arabe), marque le début d'un conflit qui dure depuis plus de 70 ans.
Les images récentes de déplacés à Rafah, dans le sud de Gaza, ravivent ces souvenirs douloureux. Nuha observe avec tristesse : "À 60 ans passés, je suis une réfugiée dans mon propre pays. Cela se reproduit avec Gaza aujourd'hui."
Ce conflit prolongé a engendré un traumatisme intergénérationnel profond au sein de la population palestinienne. Les psychologues en Cisjordanie rapportent une augmentation significative de patients en état de choc, témoignant de l'impact psychologique dévastateur de cette situation.
Il est important de noter que le conflit israélo-palestinien s'étend bien au-delà de Gaza. La Cisjordanie, sous occupation israélienne depuis la guerre des Six Jours en 1967, fait face à des défis similaires. La construction de colonies, considérées comme illégales par l'ONU, et la présence de la barrière de séparation, qualifiée de "mur d'apartheid" par certains, exacerbent les tensions.
Le statut de Jérusalem reste l'un des points les plus controversés du conflit. Jérusalem-Est, considérée comme la partie palestinienne de la ville, est au cœur de nombreuses disputes territoriales. Les accords d'Oslo de 1993, qui devaient mener à une solution à deux États, n'ont malheureusement pas abouti, laissant la question irrésolue.
La situation à Gaza, sous blocus depuis 2007, reste particulièrement préoccupante. Cette zone, l'une des plus densément peuplées au monde, fait face à des défis humanitaires considérables. L'UNRWA, l'agence des Nations Unies dédiée aux réfugiés palestiniens, joue un rôle crucial dans l'assistance à cette population.
"Parfois, je vais m'isoler pour pleurer. Tous me voient forte, mais je ne le suis pas."
Cette citation poignante de Nuha Attieh résume le sentiment de nombreux Palestiniens face à cette situation qui perdure. Le droit au retour des réfugiés palestiniens reste une question centrale, symbolisant l'espoir d'une résolution pacifique à ce conflit qui a déjà trop duré.