A lʼhôpital Al-Nafis (situé dans le nord de Damas) les médecins font face à une situation sans-précédent: lʼarrivée de prisonniers libérés des prisons du régime. Le premier patient - Khaled Badawi - est arrivé un dimanche matin vers 7h‚ dans un état critique
Le corps de Badawi présente des signes évidents de maltraitance: un œil gonflé des fractures multiples et une maladie de peau qui attaque ses jambes (ancien soldat qui avait déserté il y a environ deux ans à Alep). Son état mental est particulièrement inquiétant; il ne se souvient même pas de son nom
Son frère Tarek lʼa reconnu sur une vidéo Facebook et sʼest précipité depuis Alep avec sa famille: “On est contents de le retrouver; il va un peu mieux quʼhier“. Ses deux enfants - âgés de 3 et 5 ans - sont restés à Alep avec leur mère
Dans les couloirs de lʼhôpital des familles cherchent désespérément leurs proches disparus depuis une dizaine dʼannées. Le Dr Bassel Al-Qosh neurologue de 31 ans explique: “Nous avons reçu neuf prisonniers depuis la libération; les gens les ont trouvés errant dans les rues“
La prison de Saydnaya - située à 20km au nord de Damas dont Badawi et dʼautres sont sortis - est connue comme un lieu de détention particulièrement brutal. Les détenus y subissent des conditions inhumaines: malnutrition torture et isolement total