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Agression d'un député sénégalais au Togo : Dakar exige une enquête

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Le Sénégal condamne l'agression de Guy Marius Sagna lors d'une réunion de l'opposition au Togo. Dakar demande une enquête immédiate sur cet incident qui soulève des tensions diplomatiques.

Le 30 septembre 2024, le Sénégal a fermement condamné l'agression de Guy Marius Sagna, député sénégalais et membre du Parlement de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), survenue lors d'une réunion de l'opposition au Togo le week-end précédent. Cet incident a mis en lumière les tensions politiques persistantes dans la région et soulève des questions sur la liberté d'expression et de réunion en Afrique de l'Ouest.

Guy Marius Sagna, figure du parti Pastef et connu pour son activisme anti-impérialiste, participait à une assemblée citoyenne à Lomé lorsque des perturbateurs ont violemment interrompu la réunion. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent le député déclarant que certains s'opposaient à la tenue de cette rencontre, avant que le chaos n'éclate.

"Des gens du régime [togolais] ont payé des nervis pour venir bastonner, violenter, agresser et peut-être même assassiner des Togolais, des députés à l'Assemblée nationale du Togo et un député au Parlement de la Cedeao"

Guy Marius Sagna, depuis son lit d'hôpital

Le ministère sénégalais des Affaires étrangères a réagi promptement, exigeant une enquête immédiate sur cet "acte inqualifiable". La ministre Yacine Fall a contacté son homologue togolais pour garantir la protection de Sagna.

Cet incident s'inscrit dans un contexte politique tendu au Togo, où le président Faure Gnassingbé est au pouvoir depuis 2005, perpétuant une dynastie familiale de plus de 50 ans. L'adoption d'une nouvelle constitution en 2019 a suscité des controverses, avec l'opposition accusant le régime de vouloir se maintenir indéfiniment au pouvoir.

La CEDEAO, fondée en 1975 pour promouvoir l'intégration économique régionale, se trouve confrontée à des défis politiques récurrents parmi ses membres. Le Parlement de la CEDEAO, créé en 2000, vise à renforcer la coopération interparlementaire, mais cet incident souligne les obstacles persistants à la stabilité régionale.

Le Sénégal, souvent considéré comme l'une des démocraties les plus stables d'Afrique de l'Ouest, a récemment connu sa propre transition politique majeure en 2024. La réaction de Dakar à cet incident reflète l'importance accordée à la diplomatie interafricaine pour maintenir l'équilibre régional.

L'agression de Sagna met en lumière le rôle croissant des réseaux sociaux dans la diffusion d'informations politiques en Afrique, ainsi que l'importance des mouvements de la société civile dans la vie politique ouest-africaine. Elle soulève également des inquiétudes quant à la sécurité des opposants politiques et à la liberté d'expression dans la région.

Alors que le Sénégal et le Togo entretiennent généralement des relations diplomatiques cordiales, cet incident pourrait mettre à l'épreuve ces liens. La CEDEAO, qui a parfois joué un rôle de médiateur dans les crises politiques régionales, pourrait être appelée à intervenir pour apaiser les tensions.

L'affaire Sagna rappelle que, malgré les progrès réalisés, la consolidation démocratique reste un défi majeur en Afrique de l'Ouest. Elle souligne l'importance continue du dialogue, de la transparence et du respect des droits fondamentaux pour assurer la stabilité et le développement de la région.