Toulouse : berceau de champions de natation depuis plus d'un siècle

De la création du TOEC en 1908 aux exploits de Léon Marchand en 2024, Toulouse a forgé une riche histoire de la natation. Découvrez comment la Ville rose est devenue une pépinière de champions olympiques.

29 septembre 2024, 05:05  •  0 vues

Toulouse : berceau de champions de natation depuis plus d'un siècle

Dans la Ville rose, surnommée ainsi pour ses bâtiments en brique caractéristiques, la natation coule dans les veines depuis plus d'un siècle. Le 18 septembre 2024, Léon Marchand, 22 ans, a été acclamé par dix mille personnes sur la place du Capitole, cœur historique et politique de Toulouse. Ce nageur exceptionnel, auréolé de cinq médailles olympiques dont quatre d'or aux Jeux de Paris 2024, les premiers organisés en France depuis 1924, incarne la dernière génération d'une longue lignée de champions toulousains.

L'histoire de la natation à Toulouse remonte à 1908, avec la création du Toulouse Olympique Employés Club (TOEC), l'un des plus anciens clubs omnisports de France. Initialement axé sur le rugby, le TOEC a rapidement développé une section natation. Les premières compétitions se déroulaient dans un bassin flottant sur la Garonne, principal fleuve traversant la ville.

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Dans les années 1930, sous l'impulsion du maire socialiste Etienne Billières, Toulouse s'est dotée d'installations nautiques modernes. Sur l'île du Ramier, une île fluviale de la Garonne, un complexe comprenant deux bassins extérieurs a été inauguré en 1931. Le plus grand, mesurant 150 mètres de long et 48 mètres de large, reste à ce jour le plus vaste bassin de France.

En 1934, un bâtiment Art déco conçu par l'architecte Jean Montariol est venu compléter le complexe. Cette structure en béton armé, ornée de mosaïques et de vitraux épurés, témoigne de l'adoption de cet art décoratif par l'architecture moderne. Inscrit aux monuments historiques en 1993, ce bâtiment aux plafonds voûtés abrite deux bassins supplémentaires et des gradins en bois pour les spectateurs.

L'année 1938 marque un tournant avec la création du club des Dauphins du TOEC. Sous la houlette de l'entraîneur Alban Minville, qui a donné son nom à une piscine de la ville, le club a vu passer les plus grands nageurs français. Parmi eux, Christian Talli, champion d'Europe en 1947, Alex Jany, détenteur de sept records du monde, Georges Vallerey, médaillé de bronze aux Jeux olympiques de 1948, et Jean Boiteux, premier nageur français champion olympique en 1952.

"C'est à cette époque que se développent de nouvelles techniques de nage, d'entraînements, de suivi des athlètes"

Michel Coloma, directeur général du TOEC, se souvient :

Cette période a coïncidé avec l'essor de la natation française dans les années 1950. Toulouse est devenue une véritable pépinière de champions, perpétuant une tradition d'excellence qui se poursuit aujourd'hui avec des athlètes comme Léon Marchand.

Il est important de noter que cette histoire glorieuse n'a pas été exempte de moments sombres. Alfred Nakache, nageur français qui a survécu à Auschwitz et participé aux Jeux olympiques de 1948, symbolise la résilience et le courage qui caractérisent l'esprit de la natation toulousaine.

Aujourd'hui, Toulouse continue d'écrire son histoire aquatique. Les installations historiques, témoins d'un riche passé, côtoient des équipements modernes, formant une nouvelle génération de nageurs prêts à perpétuer l'héritage de leurs illustres prédécesseurs.