Téhéran face à un dilemme après la mort du chef du Hezbollah

L'Iran minimise l'impact de la mort de Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah. Face aux récentes attaques israéliennes, Téhéran se trouve dans une position délicate, risquant une confrontation directe.

29 septembre 2024, 03:33  •  0 vues

Téhéran face à un dilemme après la mort du chef du Hezbollah

La disparition de Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah libanais, confirmée le 28 septembre 2024, place la République islamique d'Iran dans une situation complexe. Fondé en 1985 avec le soutien de Téhéran, le Hezbollah a longtemps été un pilier de la stratégie régionale iranienne.

Les autorités iraniennes s'efforcent de minimiser l'impact de cette perte. Ali Larijani, ancien président du Parlement, et Ahmad Vahidi, ex-ministre de l'Intérieur et commandant des Gardiens de la révolution, ont souligné que chaque figure de "l'axe de la résistance" pouvait être remplacée. Cette rhétorique vise à préparer l'opinion publique et à affirmer la continuité de la politique iranienne.

Le Guide suprême, Ali Khamenei, en poste depuis 1989, a réagi sur les réseaux sociaux en déclarant que les "criminels sionistes" ne pouvaient causer de dommages significatifs au Hezbollah. Il a ensuite rendu hommage à Nasrallah, prédisant un renforcement de l'organisation qu'il a dirigée depuis 1992.

Cette situation s'inscrit dans un contexte de tensions accrues. Le 13 avril 2024, l'Iran a tenté de riposter à une attaque contre son consulat à Damas, survenue le 1er avril, mais la majorité de ses missiles ont été interceptés par Israël. En juillet, Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas, a été assassiné à Téhéran, illustrant la vulnérabilité de l'Iran et de ses alliés.

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L'Iran, qui possède la quatrième plus grande réserve de pétrole au monde, se trouve dans une position délicate. Son programme nucléaire et son développement de missiles balistiques ont entraîné des sanctions internationales, compliquant sa situation économique et diplomatique. L'accord sur le nucléaire de 2015, abandonné par les États-Unis en 2018, n'a pas apporté le répit espéré.

Selon Hamidreza Azizi, chercheur à Berlin, l'Iran n'a "aucune bonne option" face à la nouvelle donne régionale. Que Téhéran choisisse de riposter ou non, Israël pourrait continuer à affaiblir "l'axe de la résistance", augmentant le risque d'une confrontation directe entre les deux pays.

Cette escalade intervient alors que l'Iran fait face à des défis internes, ayant connu d'importantes manifestations contre le régime en 2009 et 2019. La République islamique, établie après la révolution de 1979, doit maintenant naviguer entre ses ambitions régionales et la nécessité de préserver sa stabilité intérieure.

"Les criminels sionistes doivent savoir qu'ils sont trop petits pour causer des dommages importants au Hezbollah"

Déclaration du Guide suprême Ali Khamenei

La disparition de Nasrallah marque un tournant dans le conflit qui oppose l'Iran à Israël depuis la rupture de leurs relations diplomatiques en 1979. Alors que Téhéran cherche à maintenir son influence au Liban, en Syrie et en Irak, la perte de ce leader charismatique pourrait affecter sa stratégie régionale.

L'avenir de "l'axe de la résistance" reste incertain, mais l'Iran, fort de son programme spatial et de son contrôle partiel du stratégique détroit d'Ormuz, continue d'affirmer sa détermination face aux pressions internationales et aux actions israéliennes.