Sri Lanka : nouveau président, dissolution du Parlement et élections anticipées

Anura Kumara Dissanayake, élu président du Sri Lanka, dissout le Parlement et convoque des élections anticipées. Il fait face à des défis économiques majeurs et promet des changements.

24 septembre 2024, 19:14  •  45 vues

Sri Lanka : nouveau président, dissolution du Parlement et élections anticipées

Anura Kumara Dissanayake, le nouveau président de gauche du Sri Lanka, a pris des mesures décisives dès son investiture le 23 septembre 2024. Le lendemain, il a dissous le Parlement et annoncé des élections législatives anticipées pour le 14 novembre, près d'un an avant la fin du mandat actuel.

Cette décision intervient dans un contexte de reprise économique fragile, deux ans après une grave crise qui a secoué le pays. Le Sri Lanka, connu pour ses plages de sable blanc et ses huit sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, a dû faire face à un défaut sur sa dette publique en 2022, entraînant des mesures d'austérité impopulaires.

Dissanayake, 55 ans, a nommé un gouvernement provisoire compact. Harini Amarasuriya, 54 ans, a été désignée Première ministre, cumulant plusieurs portefeuilles importants. Ce gouvernement, le plus petit de l'histoire du Sri Lanka, reflète la volonté de changement exprimée par les électeurs.

Le nouveau président, issu du Front de libération du peuple (JVP), a promis de renégocier l'accord avec le Fonds Monétaire International (FMI). Cet accord, signé en 2023, prévoyait une aide de 2,9 milliards de dollars en échange de réformes économiques strictes.

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Le Sri Lanka, plus grand exportateur de thé noir au monde, fait face à des défis économiques considérables. Le pays, qui dépend fortement du tourisme, doit également restructurer sa dette. Un accord récent prévoit une décote de 27% sur les obligations souveraines détenues par des créanciers privés.

Dissanayake a reconnu l'ampleur de la tâche qui l'attend :

"Je suis tout à fait conscient de l'importance du mandat que j'ai reçu. Je ne suis pas magicien (...) je ferai de mon mieux."

Lors de son discours d'investiture, le président Dissanayake a déclaré :

Le nouveau président devra naviguer entre les attentes de la population et les exigences des institutions financières internationales. Le FMI s'est dit prêt à discuter avec la nouvelle administration, soulignant l'importance de maintenir les progrès réalisés.

L'île, qui abrite une riche biodiversité avec plus de 400 espèces d'oiseaux et la plus grande concentration de léopards au monde, espère retrouver une stabilité politique et économique. Le nouveau Parlement, dont la première session est prévue le 21 novembre, aura la lourde tâche de valider les accords de restructuration de la dette et de définir la voie à suivre pour le pays.

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Alors que le Sri Lanka tente de tourner la page de la crise de 2022, qui a vu la chute du président Gotabaya Rajapaksa en juillet de la même année, le pays s'appuie sur ses atouts. Avec l'un des taux d'alphabétisation les plus élevés d'Asie du Sud et une histoire riche, notamment en tant que premier pays à avoir eu une femme Premier ministre dans la région, le Sri Lanka cherche à rebondir.

Les prochains mois seront cruciaux pour Dissanayake et son équipe. Ils devront équilibrer les réformes économiques nécessaires avec les besoins de la population, tout en préservant les secteurs clés comme l'exportation de thé, d'épices et de pierres précieuses. Le succès de cette transition pourrait redéfinir l'avenir économique et politique de cette nation insulaire de l'océan Indien.