Scandale en Malaisie : Enquête sur une secte accusée d'abus d'enfants

Une enquête majeure est en cours en Malaisie concernant Global Ikhwan Services and Business Holdings, soupçonné de maltraitance envers des centaines d'enfants. Les autorités intensifient leurs efforts pour démanteler ce réseau présumé d'exploitation.

22 septembre 2024, 15:15  •  303 vues

Scandale en Malaisie : Enquête sur une secte accusée d'abus d'enfants

En Malaisie, pays majoritairement musulman d'Asie du Sud-Est, une affaire troublante secoue l'opinion publique. Les autorités malaisiennes mènent actuellement une enquête approfondie sur Global Ikhwan Services and Business Holdings (GISB), un groupe soupçonné de graves abus envers des centaines d'enfants.

Le 21 septembre 2024, la police malaisienne a effectué de nouvelles perquisitions dans une centaine de "foyers d'accueil" liés à GISB. Cette opération s'inscrit dans une série de raids menés depuis le début du mois, portant à plus de 400 le nombre de victimes présumées, âgées de 2 à 17 ans. Parmi les enfants examinés suite à un raid précédent le 11 septembre, certains présentaient des troubles autistiques ou des handicaps non pris en charge, tandis qu'au moins 13 adolescents avaient subi des agressions sexuelles.

L'ampleur de l'affaire est considérable : plus de 350 personnes liées à l'encadrement de ces centres et d'autres établissements du groupe ont été arrêtées. GISB, qui compte plus de 5 000 "employés membres", est impliqué dans diverses activités commerciales, notamment dans la restauration et la production alimentaire halal.

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Le 20 septembre 2024, 19 membres de la direction de GISB, dont son PDG Nasiruddin Ali, ont été placés en détention provisoire. La police a également découvert à leur domicile des documents faisant la promotion de la secte bannie Al-Arqam, dont GISB est l'héritier.

Cette affaire met en lumière les failles du système de protection de l'enfance en Malaisie. Le sultan Ibrahim Ismaïl, monarque du pays, est intervenu le 17 septembre pour appeler à une "enquête exhaustive" sur ces crimes présumés, soulignant l'importance accordée à cette affaire au plus haut niveau de l'État.

Une lanceuse d'alerte, souhaitant rester anonyme, a décrit le fonctionnement interne de GISB :

"Dans cette entreprise très particulière, les employés membres vivent séparés dans des foyers, les hommes d'un côté, les femmes de l'autre. Ils ne peuvent plus élever leurs enfants à partir de l'âge de deux ans. Ceux-ci sont placés dans des orphelinats du groupe. Ils ne sont pas scolarisés. Ils vivent coupés du monde."

Témoignage d'une lanceuse d'alerte

Cette affaire soulève des questions cruciales sur la protection de l'enfance et la régulation des groupes religieux en Malaisie. Le pays, connu pour sa diversité ethnique et religieuse, fait face à un défi majeur pour concilier ses valeurs islamiques avec la nécessité de protéger les plus vulnérables.

L'histoire de GISB remonte à environ trois décennies, lorsque son prédécesseur, le mouvement islamique Al-Arqam, a été banni en Malaisie. Cette affaire met en lumière la persistance de certains groupes malgré les interdictions officielles et souligne l'importance d'une vigilance continue de la part des autorités.

Alors que l'enquête se poursuit, cette affaire pourrait avoir des répercussions importantes sur la société malaisienne, remettant en question les systèmes de contrôle et de protection en place. Elle souligne également la nécessité d'un équilibre délicat entre liberté religieuse et protection des droits fondamentaux, en particulier ceux des enfants.