Reconversion professionnelle : le rêve brisé d'une quinquagénaire

Une fonctionnaire quitte tout pour devenir fleuriste, mais se heurte à la dure réalité du métier. Son parcours illustre les défis des reconversions professionnelles et la quête du bonheur au travail.

22 septembre 2024, 04:04  •  357 vues

Reconversion professionnelle : le rêve brisé d'une quinquagénaire

En 2021, Stéphanie, une Rémoise approchant la cinquantaine, a pris une décision radicale qui a bouleversé sa vie. Cette mère de deux enfants a quitté son emploi de fonctionnaire dans les ressources humaines et mis fin à son mariage de 28 ans. Trois ans plus tard, son parcours illustre les défis et les désillusions qui peuvent accompagner une reconversion professionnelle tardive.

« Ma cheffe me harcelait et j'avais envie d'un métier artistique. Par exemple, tatoueuse ou fleuriste. Je souhaitais un job passion qui me donne la force de me lever le matin ! »

Stéphanie explique sa motivation

Après avoir obtenu son CAP de fleuriste, Stéphanie a rapidement découvert l'envers du décor de ce métier qu'elle idéalisait. Elle a été confrontée à des conditions de travail difficiles, des tâches répétitives et une précarité croissante. Le secteur de la fleuristerie en France, qui compte environ 14 000 entreprises, a connu une baisse de chiffre d'affaires d'environ 15% depuis 2020, ce qui a probablement contribué à la difficulté de trouver un emploi stable.

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Aujourd'hui, Stéphanie tente de retrouver son ancien métier dans les ressources humaines, un secteur qui emploie environ 1 million de personnes en France. Cependant, elle se heurte à un obstacle majeur : « Ce n'est pas facile, car j'ai un gros trou dans mon CV », explique-t-elle. Sa situation financière est précaire, avec seulement 580 euros mensuels d'allocation de solidarité spécifique (ASS), une aide destinée aux chômeurs en fin de droits.

Cette expérience de Stéphanie s'inscrit dans un contexte plus large de quête du bonheur au travail. Selon Jean-Laurent Cassely, journaliste et essayiste spécialisé dans les modes de vie, ce phénomène n'est pas nouveau mais s'est démocratisé : « C'est devenu courageux de suivre sa passion. Et cette injonction au bonheur dans le travail, si elle existe depuis longtemps dans les classes privilégiées, se diffuse dans toute la société. »

Il est important de noter que la reconversion professionnelle concerne environ 1 Français sur 5 au cours de sa carrière. Cependant, le parcours de Stéphanie met en lumière les risques et les difficultés potentielles de tels changements, en particulier pour les personnes plus âgées qui approchent de l'âge moyen de départ à la retraite en France, actuellement d'environ 63 ans.

Malgré les défis rencontrés, Stéphanie tente de rester positive : « J'essaie de le prendre bien, en me disant que c'était une expérience. » Son histoire souligne l'importance d'une planification minutieuse et d'une compréhension réaliste du marché du travail avant d'entreprendre une reconversion professionnelle majeure.