Pezeshkian condamne Israël à l'ONU, l'Iran évite l'escalade

Le président iranien dénonce les actions israéliennes au Liban à l'ONU, mais évite une confrontation directe. Téhéran cherche à améliorer ses relations avec l'Occident malgré les tensions régionales.

25 septembre 2024, 09:23  •  16 vues

Pezeshkian condamne Israël à l'ONU, l'Iran évite l'escalade

Le 24 septembre 2024, le président iranien Massoud Pezeshkian s'est adressé à l'Assemblée générale de l'ONU à New York, révélant la stratégie ambiguë de Téhéran face à l'escalade militaire israélienne au Liban. Cette intervention survient dans un contexte de tensions accrues au Moyen-Orient, près d'un an après l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Pezeshkian a fermement condamné les "crimes contre l'humanité" d'Israël au Liban, qualifiant ses actions de "barbarie désespérée". Il a souligné que les attaques ayant causé au moins 560 morts depuis le début de la semaine "ne pouvaient rester sans réponse". Cependant, plutôt que de menacer de représailles, le président iranien a appelé la communauté internationale à agir pour "ne pas permettre que le Liban devienne un autre Gaza".

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Cette approche prudente reflète la volonté de l'Iran d'éviter une confrontation directe avec Israël. Malgré les revers subis par le Hezbollah, son allié libanais, Téhéran ne montre aucun signe d'intervention militaire directe. Cette retenue s'explique en partie par la crainte de tomber dans un piège tendu par le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, qui évoque régulièrement la possibilité d'une opération contre l'infrastructure nucléaire iranienne.

L'Iran, membre de l'ONU depuis 1945, cherche à profiter de cette tribune internationale pour plaider en faveur d'une "nouvelle ère" dans ses relations avec les pays occidentaux. Cette démarche diplomatique vise à mettre fin à l'isolement du pays, soumis à de nombreuses sanctions internationales en raison de son programme nucléaire controversé.

Bien que l'Iran et le Hezbollah aient ouvert un front contre Israël le 8 octobre 2023 en soutien à Gaza, ils restent déterminés à éviter une guerre ouverte. Téhéran n'a pas riposté à l'assassinat présumé du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran fin juillet 2024. Les missiles envoyés vers Israël en réponse à l'attaque de son consulat à Damas le 1er avril n'ont pas eu l'effet dissuasif escompté.

Le Hezbollah, créé en 1985 pendant la guerre civile libanaise, se trouve dans une situation précaire. Les frappes israéliennes ont gravement endommagé son infrastructure militaire, construite avec l'aide de l'Iran au cours des deux dernières décennies. La destruction de ses systèmes de communication, l'élimination de ses commandants et la perte de milliers de lanceurs de roquettes ont considérablement affaibli le groupe.

"Nous ne permettrons pas que le Liban devienne un autre Gaza."

Massoud Pezeshkian, président iranien

Cette crise s'inscrit dans le contexte plus large du conflit israélo-palestinien, qui dure depuis plus de 70 ans. L'Iran, qui ne reconnaît pas officiellement l'État d'Israël, soutient plusieurs groupes armés dans la région, dont le Hamas et le Hezbollah. Cependant, face aux défis diplomatiques et économiques, Téhéran semble privilégier une approche plus mesurée, cherchant à éviter une escalade tout en maintenant son influence régionale.