Patrick Hetzel nommé ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

Patrick Hetzel, 60 ans, membre des Républicains, devient ministre de l'Enseignement supérieur. Sa vision libérale des universités suscite des réactions mitigées dans le milieu académique.

21 septembre 2024, 19:00  •  182 vues

Patrick Hetzel nommé ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

Patrick Hetzel, professeur de gestion âgé de 60 ans, a été nommé ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche le 21 septembre 2024. Cette nomination intervient alors qu'il venait d'entamer son quatrième mandat de député du Bas-Rhin en juin 2024.

Membre du parti Les Républicains et proche du Premier ministre Michel Barnier, Hetzel a un parcours riche dans le domaine de l'éducation. Il a occupé les postes de recteur de Limoges (2005-2007), de conseiller éducation auprès de François Fillon (2007-2008), et de directeur général de l'enseignement supérieur (2008-2012).

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Sa nomination s'inscrit dans un contexte où le système universitaire français, composé d'environ 70 universités publiques, fait face à des défis importants. Le budget de l'enseignement supérieur et de la recherche représente environ 3% du PIB français, et la France se classe parmi les 10 premiers pays en termes de publications scientifiques.

Hetzel est connu pour sa vision libérale des universités. Dans un article publié début 2022, il proposait de "débureaucratiser" le système et d'accorder plus d'autonomie aux établissements. Cette approche s'inscrit dans la continuité des réformes engagées depuis les années 2000, notamment avec la loi LRU de 2007.

"Arrêtons de croire que toutes les universités feraient exactement la même chose, celles qui développent une recherche à un niveau mondial et celles, non moins ambitieuses, qui travaillent principalement à amener leurs étudiants au niveau licence et à les insérer professionnellement"

Patrick Hetzel, dans son article de 2022

Cette vision suscite des réactions mitigées. Anne Roger, du syndicat Snesup-FSU, y voit un "retour en arrière". Le sénateur Pierre Ouzoulias exprime son opposition à une différenciation des universités, rappelant le principe d'égalité d'accès à l'enseignement supérieur.

La nomination de Hetzel intervient alors que le système universitaire français continue d'évoluer. Depuis la mise en place du processus de Bologne en 1999 et l'adoption du système LMD en 2002, les universités françaises ont connu des changements significatifs. Le taux de chômage des diplômés de l'enseignement supérieur reste inférieur à la moyenne nationale, soulignant l'importance de ce secteur pour l'économie française.

L'approche de Hetzel pourrait influencer l'avenir de l'enseignement supérieur français, dans un contexte où l'équilibre entre autonomie des établissements et égalité d'accès reste un défi majeur.