Paris rayonne à la Fashion Week malgré les défis de l'industrie du luxe

La Fashion Week printemps-été 2025 à Paris met en lumière le contraste entre une industrie du luxe en difficulté et le rayonnement de la capitale française. Dior et Saint Laurent adoptent des approches différentes face aux défis économiques.

25 septembre 2024, 12:29  •  0 vues

Paris rayonne à la Fashion Week malgré les défis de l'industrie du luxe

En ce début d'automne 2024, l'industrie de la mode traverse une période difficile, mais Paris brille de mille feux. La capitale française, forte de son succès lors des récents Jeux olympiques et paralympiques, accueille la Fashion Week printemps-été 2025 du 23 septembre au 1er octobre. Cet événement majeur renforce le statut de Paris comme capitale mondiale de la mode, une position qu'elle occupe depuis le 17e siècle.

La Fédération de la haute couture et de la mode, fondée en 1973, espère que l'aura des Jeux olympiques bénéficiera durablement à Paris. Malgré un contexte économique tendu, la Fashion Week attire de nombreuses marques prestigieuses. Alessandro Michele présentera son premier défilé pour Valentino le 29 septembre, tandis que Gabriela Hearst a choisi de quitter New York pour Paris. Au total, 40 présentations et 66 défilés sont prévus au calendrier officiel.

Le mardi 24 septembre, deux géants de la mode française s'affrontent : Dior (LVMH) et Saint Laurent (Kering). Ces maisons, appartenant respectivement au premier et au deuxième plus grand groupe de luxe mondial, adoptent des stratégies différentes face aux défis économiques actuels.

Dior opte pour un défilé grandiose au Musée Rodin, célèbre pour abriter les œuvres du sculpteur Auguste Rodin. Une tente géante accueille un nombre impressionnant de célébrités, créant une atmosphère électrique. La directrice artistique Maria Grazia Chiuri, première femme à occuper ce poste chez Dior, s'inspire de l'Antiquité et du féminisme pour sa collection.

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"En ce moment, les gens veulent des intemporels, ce n'est pas forcément le moment de mettre de la couleur"

Maria Grazia Chiuri, directrice artistique de Dior

La collection Dior joue la carte de la sécurité avec des pièces en noir et blanc, un logo graphique de 1970 et une forte présence de célébrités. Cette approche reflète la stratégie du groupe LVMH dans un contexte économique incertain.

À l'opposé, Saint Laurent choisit une présentation plus intime dans l'ancienne abbaye de Penthemont, datant du 17e siècle. Le directeur artistique Anthony Vaccarello surprend avec une collection qui mêle l'héritage de la maison à des touches inattendues. La dernière partie du défilé présente un "feu d'artifice de couleurs improbables", évoquant le style YSL de la fin des années 1980.

"Dans une interview du début des années 2000, un journaliste demande à Yves Saint Laurent de définir la femme Saint Laurent, et il répond : 'C'est moi.' J'avais envie de retranscrire cette complexité"

Anthony Vaccarello, directeur artistique de Saint Laurent

Cette Fashion Week met en lumière l'importance de l'industrie de la mode pour l'économie française. Avec plus de 150 000 personnes employées dans le secteur et une contribution d'environ 1% au PIB national, la mode reste un pilier de l'économie française malgré les défis actuels.

Alors que le marché mondial du luxe représente environ 1400 milliards d'euros en 2024, les marques doivent innover pour maintenir leur attrait. La haute couture, label protégé par la loi française depuis 1945, continue de jouer un rôle crucial dans le prestige de Paris comme capitale de la mode.

En conclusion, cette Fashion Week printemps-été 2025 illustre la capacité de Paris à rester au sommet de l'industrie de la mode, malgré les difficultés économiques. Les approches contrastées de Dior et Saint Laurent reflètent les différentes stratégies adoptées par les grandes maisons pour naviguer dans ce paysage complexe.

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