Nouvelles recommandations pour le diagnostic du TDAH chez l'enfant
La Haute Autorité de santé publie des directives pour améliorer la prise en charge du trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité. Ces recommandations visent à faciliter le diagnostic et le parcours de soins.
Le trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est une condition qui affecte environ 5% des enfants dans le monde. Le cas de Naïm illustre les difficultés rencontrées par de nombreuses familles dans le parcours diagnostique. Dès son entrée en maternelle, Naïm présentait des signes d'agitation et d'impulsivité, mais les professionnels consultés ont initialement attribué ces comportements à d'autres facteurs.
La Haute Autorité de santé (HAS) a publié le 23 septembre 2024 de nouvelles recommandations visant à améliorer la prise en charge du TDAH chez l'enfant. Ces directives sont le résultat d'une demande conjointe de la direction générale de la santé et de l'association HyperSupers TDAH France en 2019.
Le professeur Olivier Bonnot, qui a présidé le groupe de travail, souligne l'importance de reconnaître le TDAH comme un trouble du neurodéveloppement, une catégorie incluse dans le manuel de référence américain des troubles psychiques depuis 2013. Cette reconnaissance est cruciale, car le TDAH peut persister à l'âge adulte chez 60% des personnes diagnostiquées dans l'enfance.
Les nouvelles recommandations définissent en détail le processus de diagnostic et le parcours de soins. La docteure Nathalie Franc, pédopsychiatre au CHU de Montpellier, insiste sur l'importance des niveaux de preuves correspondant à chaque étape du diagnostic.
Un aspect clé de ces recommandations est la formation des médecins de premier recours, tels que les pédiatres et les généralistes, au diagnostic du TDAH. L'objectif est de permettre à ces professionnels de santé de repérer et diagnostiquer les cas simples, ou de réorienter les patients vers des spécialistes en cas de trouble complexe.
Il est important de noter que le TDAH est souvent associé à d'autres troubles, comme l'anxiété ou la dépression. Un diagnostic précoce et une prise en charge appropriée peuvent grandement améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de TDAH. Les traitements peuvent inclure une thérapie comportementale, une médication, ou une combinaison des deux.
Les enfants atteints de TDAH peuvent rencontrer des difficultés académiques et sociales à l'école. Cependant, il est intéressant de noter que certaines personnes atteintes de TDAH peuvent avoir des "hyperfocus" sur des tâches qui les intéressent, et que le trouble peut être associé à une créativité accrue chez certains individus.
Ces nouvelles recommandations représentent une avancée significative dans la compréhension et la prise en charge du TDAH en France. Elles offrent un espoir aux familles comme celle de Naïm, qui ont dû faire face à des parcours diagnostiques difficiles et parfois erronés.
"Lorsque j'ai évoqué le trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité [TDAH], après le visionnage d'un reportage à la télé, elles ont dit que c'était une invention"
Cette déclaration souligne l'importance de sensibiliser et d'éduquer non seulement les professionnels de santé, mais aussi le grand public sur la réalité du TDAH. Des personnalités comme Michael Phelps et Richard Branson ont parlé ouvertement de leur TDAH, contribuant à réduire la stigmatisation associée à ce trouble.
En conclusion, ces nouvelles recommandations de la HAS marquent un tournant dans la prise en charge du TDAH en France. Elles offrent un cadre plus clair pour le diagnostic et le traitement, tout en soulignant l'importance d'une approche individualisée pour chaque enfant atteint de TDAH.
