Nouvelle espèce de sauropode géant découverte en Charente

Un site fossilifère en Charente révèle une nouvelle espèce de sauropode massif. Les paléontologues ont trouvé des vertèbres bien préservées, promettant d'autres découvertes passionnantes.

26 septembre 2024, 04:33  •  0 vues

Nouvelle espèce de sauropode géant découverte en Charente

Une découverte paléontologique majeure a été réalisée en juillet 2024 sur le site fossilifère d'Angeac, en Charente. Des chercheurs ont mis au jour les restes d'une nouvelle espèce de sauropode, enrichissant notre compréhension de ces géants herbivores qui ont dominé la Terre il y a environ 140 millions d'années.

Le paléontologue Ronan Allain du Muséum national d'histoire naturelle de Paris (MNHN) et son équipe ont exhumé plusieurs ossements fossiles remarquables. Parmi eux, un imposant fémur, quatre vertèbres, des fragments de crâne et de bassin, ainsi qu'une vingtaine de dents. Ces découvertes permettent de dresser un portrait-robot d'un nouveau sauropode, estimé entre 15 et 20 mètres de long et pesant environ 25 tonnes.

Ce qui rend cette trouvaille particulièrement intéressante est l'état de préservation des vertèbres, décrites comme étant "en connexion". Cette caractéristique rare suggère que le fossile a été peu dispersé après la mort de l'animal, offrant aux scientifiques une opportunité unique d'étudier l'anatomie de cette espèce en détail.

Image

Les sauropodes, connus pour être parmi les plus grandes créatures terrestres ayant jamais existé, continuent de fasciner les paléontologues du monde entier. Cette nouvelle espèce se distingue par ses dents, différentes de celles des turiasaures précédemment découverts sur le site. Les turiasaures, un groupe de sauropodes ayant vécu du Jurassique supérieur au Crétacé inférieur, ont joué un rôle important dans l'écosystème de l'époque.

Le site d'Angeac, qui date d'environ 140 millions d'années (Crétacé inférieur), a déjà livré des milliers d'ossements fossiles depuis sa découverte en 2010. À cette époque, la région ressemblait à une vaste plaine marécageuse, un environnement propice à la préservation des restes d'animaux préhistoriques.

Les marécages étaient des écosystèmes courants pendant le Mésozoïque, offrant des conditions idéales pour la fossilisation, un processus rare qui nécessite des circonstances spécifiques. Les dents des dinosaures, en raison de leur dureté, sont souvent bien préservées et fournissent des informations précieuses sur leur régime alimentaire et leur évolution.

La saison de fouilles de 2024 a commencé dans des conditions difficiles en raison de fortes pluies. Le site d'Angeac, situé dans une carrière inondable, a nécessité un système de pompage et de drainage complexe pour permettre aux paléontologues d'accéder aux couches fossilifères. Cette situation souligne l'importance de la collaboration entre scientifiques et industriels dans le domaine de la paléontologie.

Les découvertes précédentes sur le site incluent un groupe d'environ 70 ornithomimosaures, des dinosaures théropodes bipèdes généralement carnivores ou omnivores. Ronan Allain compare leur présence à celle des troupeaux de buffles en Afrique, suggérant des comportements migratoires similaires chez ces créatures préhistoriques.

"Tout le monde est dans les starting-blocks pour l'année prochaine !"

Ronan Allain, paléontologue au MNHN

L'enthousiasme de l'équipe de recherche est palpable, et les perspectives pour les futures campagnes de fouilles sont prometteuses. La reconstitution d'une espèce à partir de fossiles partiels reste un défi scientifique majeur, mais chaque nouvelle découverte apporte son lot d'informations précieuses sur la vie préhistorique.

Cette nouvelle espèce de sauropode d'Angeac s'ajoute à la liste croissante des découvertes paléontologiques importantes en France, renforçant la position du pays dans la recherche sur les dinosaures et l'évolution de la vie sur Terre.