Meurtre de Philippine : débat sur féminicide vs immigration

Après le meurtre d'une étudiante à Paris, des associations féministes appellent à se concentrer sur les féminicides plutôt que sur l'immigration. Le débat politique s'intensifie autour de cette tragédie.

26 septembre 2024, 17:56  •  0 vues

Meurtre de Philippine : débat sur féminicide vs immigration

Le meurtre d'une jeune étudiante nommée Philippine près de l'université Paris Dauphine-PSL a déclenché un vif débat en France. Des associations féministes et des élus de gauche ont appelé à considérer ce crime sous l'angle des féminicides plutôt que de l'immigration.

La Fédération nationale de centres d'information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF) a déclaré : « La misogynie tue. Ne nous trompons pas de débat ». Cette organisation, qui fait partie d'un réseau d'associations françaises, souligne l'importance de se concentrer sur les violences faites aux femmes.

Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris, a contesté l'idée que les femmes seraient en danger à cause des immigrés ou des étrangers sous OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français). Elle a souligné que les violences contre les femmes sont perpétrées par des hommes de toutes origines.

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Le débat politique s'est intensifié après la découverte du profil du principal suspect, un homme de 22 ans de nationalité marocaine, précédemment condamné pour viol et sous le coup d'une OQTF. Certains responsables politiques ont critiqué la « chaîne pénale et administrative », estimant que le suspect n'aurait pas dû être libéré avant son expulsion.

Le ministre de l'Intérieur a promis de renforcer l'arsenal juridique, tandis que Marine Le Pen a dénoncé un « laxisme devenu idéologie d'État ». Ces réactions ont été qualifiées de récupération « morbide » et « mensongère » par des associations féministes.

Le collectif #Noustoutes a rappelé que le meurtre de Philippine est le 104e féminicide depuis le début de l'année 2024. Maëlle Noir, membre du collectif, a souligné l'absence de réactions similaires pour les 103 autres cas.

Il est important de noter que le terme « féminicide » a été introduit dans le Code pénal français en 2020, reflétant une prise de conscience croissante de ce problème. De plus, la France a ratifié la Convention d'Istanbul en 2014, visant à prévenir et combattre la violence à l'égard des femmes.

Selon l'Observatoire des violences faites aux femmes, environ 217 000 femmes majeures ont été victimes de viols, tentatives de viol ou agressions sexuelles en France en 2021. Ces chiffres alarmants soulignent l'urgence de traiter cette problématique de manière globale.

« C'est quand même bizarre qu'on ne fasse pas le lien avec la masculinité alors qu'on est en plein procès Mazan »

Alice Coffin, militante féministe

Cette affaire met en lumière la nécessité d'une approche équilibrée, prenant en compte à la fois les enjeux de sécurité et la lutte contre les violences faites aux femmes, sans tomber dans la stigmatisation ou la récupération politique.