Meurtre à Paris : Suspect marocain arrêté à Genève

Un homme de 22 ans, soupçonné du meurtre d'une jeune Parisienne, a été appréhendé en Suisse. L'affaire soulève des questions sur la gestion des étrangers condamnés en France.

25 septembre 2024, 09:29  •  88 vues

Meurtre à Paris : Suspect marocain arrêté à Genève

Le 21 septembre 2024, le corps de Philippine, une jeune femme de 19 ans, a été découvert partiellement enterré dans le bois de Boulogne, un vaste parc de 846 hectares situé à l'ouest de Paris. Cette macabre découverte a eu lieu moins de 24 heures après sa disparition, suite à une battue organisée par les autorités.

Trois jours plus tard, le 24 septembre, un suspect a été interpellé à la gare de Genève-Cornavin, la principale gare ferroviaire de la deuxième ville la plus peuplée de Suisse. Il s'agit d'un ressortissant marocain de 22 ans, fortement soupçonné d'être l'auteur de ce crime odieux.

L'enquête a révélé que le suspect avait déjà été condamné en 2021 à sept ans de prison pour un viol commis à Taverny, dans le Val-d'Oise, alors qu'il était encore mineur. Les circonstances de ce précédent crime étaient similaires à celles du meurtre de Philippine, la victime ayant été suivie dans un bois.

Libéré en juin 2024 en raison d'une remise de peine, le suspect faisait l'objet d'une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), une mesure administrative ordonnant à un étranger de quitter la France. Cependant, cette obligation n'avait pas été exécutée.

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Le 20 juin 2024, il avait été placé au centre de rétention administrative de Metz, qui dispose d'une capacité d'accueil de 98 places. Le 3 septembre, un juge des libertés et de la détention avait ordonné sa libération, la durée maximale de rétention de 90 jours étant atteinte. Cette durée avait été portée de 45 à 90 jours en 2018.

L'administration française n'avait pas obtenu de laissez-passer consulaire du Maroc, un document de voyage temporaire indispensable à l'éloignement d'un étranger dépourvu de passeport. Cette situation illustre les tensions diplomatiques existantes entre la France et les pays du Maghreb concernant la délivrance de ces documents.

Selon les statistiques du ministère de l'Intérieur français, en 2022, le Maroc n'a délivré que 54,4% des laissez-passer consulaires demandés par la France dans les délais utiles à l'éloignement.

Depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l'immigration en janvier 2024, la rétention peut être prolongée de manière exceptionnelle si le retenu présente une menace persistante pour l'ordre public. Cependant, cette menace doit s'être matérialisée dans les quinze jours précédents.

Après sa libération, le suspect ne respectait pas ses obligations de pointage, ce qui a conduit à son inscription sur le fichier des personnes recherchées (FPR) deux semaines plus tard.

Cette affaire soulève de nombreuses questions sur la gestion des étrangers condamnés en France et sur l'efficacité des mesures d'éloignement. Elle met également en lumière les défis diplomatiques liés à la coopération entre la France et les pays du Maghreb en matière d'immigration.