Marseille : Réouverture du collège Mallarmé après une crise sécuritaire

Le collège Mallarmé à Marseille a rouvert ses portes après deux jours de fermeture due à des problèmes de sécurité liés au trafic de drogue. La situation met en lumière les défis auxquels font face les établissements scolaires dans certains quartiers.

26 septembre 2024, 17:59  •  89 vues

Marseille : Réouverture du collège Mallarmé après une crise sécuritaire

Le collège Stéphane-Mallarmé, situé dans le 13e arrondissement de Marseille, a repris ses activités le 26 septembre 2024 après deux jours de fermeture. Cet établissement, classé en réseau d'éducation prioritaire renforcée (REP+), a été au cœur d'une controverse mettant en lumière les défis sécuritaires auxquels sont confrontés certains établissements scolaires.

Le collège, qui accueille plus de 400 élèves, est situé dans les quartiers nord de Marseille, une zone souvent associée à des difficultés socio-économiques. La proximité d'un point de deal dans la cité voisine du Clos La Rose a exacerbé les tensions, conduisant les enseignants à exercer leur droit de retrait.

Les problèmes signalés incluent des graffitis liés au trafic de drogue sur les murs de l'établissement, des dégradations de l'enceinte, et la présence d'obstacles entravant la circulation. La découverte d'impacts de tirs sur la façade a particulièrement alarmé l'équipe pédagogique.

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Face à cette situation, Anne Genetet, la nouvelle ministre de l'Éducation nationale, a annulé un déplacement prévu pour tenir une réunion sur la sécurisation des établissements. Cette réaction souligne l'importance accordée à la sécurité dans les écoles, une préoccupation croissante en France ces dernières années.

La décision des enseignants d'exercer leur droit de retrait a suscité un débat sur la qualification de leur action. Jean-Yves Bessol, le directeur académique des services de l'éducation nationale (Dasen), a initialement rejeté cette qualification, arguant que la situation perdurait depuis novembre 2023 et ne constituait donc pas un danger imminent.

Cette interprétation a été contestée par les syndicats. Jean-François Negri, délégué de Sud Education, a critiqué la réponse de la hiérarchie, la jugeant inadaptée à la gravité de la situation.

L'incident met en lumière les défis complexes auxquels sont confrontés les établissements scolaires dans certaines zones urbaines. Il soulève des questions sur l'équilibre entre le droit à l'éducation et la nécessité d'assurer la sécurité des élèves et du personnel.

La situation du collège Mallarmé illustre également les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des politiques d'éducation prioritaire, créées en 1981 pour lutter contre les inégalités scolaires. Elle met en évidence la nécessité d'une approche globale, impliquant non seulement le ministère de l'Éducation, mais aussi les autorités locales et les forces de l'ordre.

"Depuis la rentrée, on a pu constater une dégradation de la situation"

Une membre de l'équipe pédagogique témoigne

Cette crise souligne l'importance d'une collaboration étroite entre les différents acteurs pour garantir un environnement d'apprentissage sûr et propice à l'éducation, particulièrement dans les zones confrontées à des défis socio-économiques importants.