Macron déterminé à poursuivre la réconciliation mémorielle franco-algérienne

Le président français réaffirme son engagement pour la réconciliation avec l'Algérie, malgré les tensions persistantes. Une commission d'historiens travaille sur ce processus complexe.

23 septembre 2024, 07:45  •  0 vues

Macron déterminé à poursuivre la réconciliation mémorielle franco-algérienne

Le président Emmanuel Macron a réaffirmé sa détermination à poursuivre le processus de réconciliation mémorielle entre la France et l'Algérie, malgré les défis persistants dans les relations bilatérales. Cette déclaration fait suite à une réunion avec des historiens à l'Élysée le 19 septembre 2024, soulignant l'importance accordée à ce dossier sensible.

La guerre d'Algérie, qui s'est déroulée de 1954 à 1962, reste une plaie ouverte dans la mémoire collective des deux nations. Macron a appelé à la mise en œuvre des propositions formulées par la commission mixte franco-algérienne d'historiens, créée en août 2022. Cette initiative vise à construire une réconciliation des mémoires à long terme, particulièrement axée sur l'éducation des jeunes générations française et algérienne.

Il est important de noter que l'Algérie était une colonie française depuis 1830, et que le processus d'indépendance a été marqué par des événements traumatisants, comme la bataille d'Alger en 1957. Le Front de Libération Nationale (FLN) a mené la lutte pour l'indépendance, qui s'est conclue par les accords d'Évian en 1962.

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Les relations franco-algériennes restent complexes, influencées par divers facteurs historiques et contemporains. L'Algérie, le plus grand pays d'Afrique en superficie, possède d'importantes réserves de pétrole et de gaz naturel, ce qui en fait un partenaire économique significatif. Cependant, des questions comme celle des harkis ou la nationalisation de l'industrie pétrolière algérienne en 1971 continuent d'affecter les rapports bilatéraux.

Le travail de mémoire est également compliqué par des tensions diplomatiques récurrentes. Par exemple, une nouvelle brouille concernant le Sahara occidental a récemment émergé, rappelant les défis géopolitiques de la région. De plus, le discours du président algérien Abdelmadjid Tebboune lors de la journée du moudjahid le 20 août 2024 a ravivé les souvenirs douloureux du passé colonial.

"La France croyait pouvoir étouffer la révolution du peuple par le fer et par le feu"

Déclaration du président Tebboune

Cette déclaration illustre la persistance du récit national sur la guerre d'Algérie dans la vie politique algérienne. Il est à noter que l'Algérie a connu d'importantes manifestations populaires en 2019, connues sous le nom de "Hirak", démontrant les défis internes auxquels le pays fait face.

Dans le cadre des travaux de la commission d'historiens, Alger a demandé à Paris la restitution de biens historiques, notamment des crânes de résistants à la colonisation et des objets ayant appartenu à l'émir Abdelkader, figure emblématique de la résistance anticoloniale (1808-1883). Ces demandes s'inscrivent dans un contexte plus large de réexamen du passé colonial.

Malgré ces obstacles, Macron reste déterminé à poursuivre ce travail de mémoire, considéré comme essentiel pour l'avenir des relations franco-algériennes. La commission mixte d'historiens, bien que confrontée à des défis, représente une étape importante dans ce processus de réconciliation.