L'OMS alerte sur l'addiction croissante des jeunes aux réseaux sociaux

Une étude de l'OMS révèle une augmentation inquiétante de l'utilisation problématique des réseaux sociaux chez les adolescents. Des mesures urgentes sont nécessaires pour protéger leur bien-être mental et social.

25 septembre 2024, 02:23  •  0 vues

L'OMS alerte sur l'addiction croissante des jeunes aux réseaux sociaux

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié aujourd'hui une étude alarmante sur l'utilisation des réseaux sociaux par les jeunes. Les résultats montrent une augmentation significative de l'utilisation problématique de ces plateformes chez les adolescents au cours des dernières années.

En 2022, 11% des adolescents présentaient des signes d'utilisation problématique des réseaux sociaux, contre seulement 7% en 2018. Cette tendance est particulièrement marquée chez les filles (13%) par rapport aux garçons (9%). L'étude, basée sur les données de 280 000 jeunes de 11, 13 et 15 ans provenant de 44 pays d'Europe, d'Asie centrale et du Canada, met en lumière un phénomène préoccupant.

Les symptômes de cette utilisation problématique ressemblent à ceux d'une addiction classique : difficulté à contrôler son usage, sensation de manque et abandon d'autres activités au profit des médias sociaux. Ces comportements peuvent avoir des conséquences négatives sur la vie quotidienne des jeunes.

Il est important de noter que les réseaux sociaux, inventés au début des années 2000, sont devenus omniprésents dans la vie des adolescents. En moyenne, les jeunes passent environ 9 heures par jour sur les médias numériques, ce qui peut affecter leur sommeil, leur concentration et leurs résultats scolaires.

L'étude révèle également des disparités géographiques. Les adolescentes roumaines de 13 et 15 ans sont les plus touchées, avec 28% d'entre elles présentant une utilisation problématique. À l'inverse, seulement 3% des adolescents néerlandais sont concernés.

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L'addiction aux jeux en ligne est également source d'inquiétude. Un tiers des adolescents joue quotidiennement, et 22% y consacrent au moins quatre heures par jour. L'OMS souligne que 12% des adolescents ont un comportement problématique face au jeu, avec une prévalence plus élevée chez les garçons (16%) que chez les filles (7%).

Face à ces constats, Hans Kluge, directeur Europe de l'OMS, appelle à une action immédiate et soutenue pour aider les adolescents à mettre fin à l'utilisation potentiellement préjudiciable des médias sociaux. Il souligne les risques de dépression, de harcèlement, d'anxiété et de résultats scolaires médiocres associés à cette utilisation excessive.

Natasha Azzopardi-Muscat, responsable au sein de l'OMS-Europe, insiste sur l'importance de protéger les jeunes dans le paysage numérique. Elle préconise des mesures permettant aux adolescents de faire des choix éclairés concernant leurs activités en ligne, maximisant les avantages tout en minimisant les risques pour leur bien-être mental et social.

L'OMS recommande aux autorités nationales d'améliorer les environnements numériques et les mesures éducatives. Il est crucial de sensibiliser les jeunes aux risques potentiels, tels que le cyberharcèlement qui touche environ un adolescent sur trois dans le monde, et de les informer sur les techniques utilisées par les plateformes pour maximiser leur engagement, comme le "scrolling infini".

Malgré ces préoccupations, l'ONU souligne également les avantages d'une utilisation responsable des médias sociaux. Ces plateformes peuvent favoriser les liens entre personnes partageant les mêmes centres d'intérêt et servir d'outils éducatifs. L'étude montre que 36% des jeunes, et 44% des adolescentes de 15 ans, sont constamment en contact numérique avec leurs amis.

En conclusion, il est essentiel de trouver un équilibre entre les avantages et les risques des réseaux sociaux. L'éducation numérique et la sensibilisation des jeunes sont cruciales pour leur permettre de naviguer en toute sécurité dans le monde digital, tout en profitant des opportunités offertes par ces technologies.