L'essor du droit de l'environnement : entre attrait et réalité professionnelle

Le droit de l'environnement gagne en popularité dans les universités françaises, reflétant une demande croissante de compétences. Les cabinets recherchent des profils spécifiques, alliant expertise juridique et pragmatisme.

21 septembre 2024, 15:33  •  595 vues

L'essor du droit de l'environnement : entre attrait et réalité professionnelle

Le droit de l'environnement connaît une popularité croissante en France, attirant de nombreux étudiants en droit. Cette discipline, qui a émergé dans les années 1970, est devenue un domaine juridique à part entière, répondant aux défis écologiques contemporains.

Jean-Nicolas Clément, avocat associé chez Gide Loyrette Nouel, observe avec amusement : « L'environnement, c'est une matière qui fait rêver ». Cependant, il met en garde contre une confusion fréquente entre le droit de l'environnement et le militantisme écologique. Les cabinets recherchent des professionnels compétents plutôt que des activistes.

L'évolution de l'enseignement du droit de l'environnement en France est remarquable. Au début des années 1990, seules trois universités proposaient une formation spécialisée. Aujourd'hui, la majorité des 95 facultés de droit françaises offrent un master dans ce domaine. Cette expansion reflète l'importance croissante de cette discipline dans le paysage juridique.

Le droit de l'environnement se caractérise par sa complexité et sa transversalité. Il englobe des aspects de droit public et privé, de droit des contrats et de la responsabilité. Cette diversité est illustrée par l'adoption du Code de l'environnement en 2000, qui a consolidé diverses lois environnementales.

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Pour exceller dans ce domaine, les juristes doivent posséder une solide base en droit administratif. Vincent Brenot, avocat associé chez August Debouzy, souligne l'importance de maîtriser les concepts parfois abstraits du droit administratif, qui « ouvre des perspectives incroyables ».

Les compétences requises vont au-delà du simple droit environnemental. Sébastien Mabile, fondateur du cabinet Seattle, insiste sur la nécessité de maîtriser les procédures administratives, civiles et pénales pour réussir dans le contentieux climatique. Cette polyvalence est essentielle dans un domaine où le principe de précaution, introduit dans la Constitution française en 2005, joue un rôle central.

Les cabinets d'avocats recherchent des profils variés mais spécifiques. Grégory Gutierrez du cabinet DS Avocats affirme n'avoir « aucune difficulté à recruter », reflétant l'attrait du secteur pour les jeunes diplômés. La maîtrise de l'anglais est également cruciale, étant donné la dimension internationale du droit de l'environnement, illustrée par des accords comme la Convention d'Aarhus de 1998.

Le droit de l'environnement continue d'évoluer, intégrant de nouveaux concepts comme le « préjudice écologique », reconnu dans le Code civil français en 2016. Cette dynamique offre des opportunités passionnantes pour les juristes prêts à relever les défis complexes de la protection de l'environnement dans un cadre légal en constante mutation.