Les États-Unis envisagent d'interdire la technologie sino-russe dans les voitures connectées

Le gouvernement américain propose d'interdire la technologie chinoise et russe dans les véhicules connectés, citant des risques pour la sécurité nationale. Cette mesure s'inscrit dans une approche plus stricte envers la Chine.

23 septembre 2024, 14:11  •  33 vues

Les États-Unis envisagent d'interdire la technologie sino-russe dans les voitures connectées

Le gouvernement américain a dévoilé une proposition visant à interdire l'utilisation de technologies chinoises et russes dans les véhicules connectés vendus aux États-Unis. Cette mesure, annoncée le 23 septembre 2024, s'inscrit dans le cadre d'une approche de plus en plus ferme de l'administration Biden envers la Chine.

L'interdiction concernerait les logiciels et les équipements permettant aux véhicules de communiquer avec l'extérieur, notamment pour l'assistance à la conduite et la conduite autonome. Le ministère du Commerce américain justifie cette décision par des préoccupations liées à la sécurité nationale et à la protection des données des citoyens.

Cette initiative intervient dans un contexte de tensions technologiques croissantes entre les États-Unis et la Chine. Il est important de noter que les États-Unis sont le deuxième plus grand marché automobile au monde après la Chine, et que le secteur automobile représente environ 3% du PIB américain.

La ministre du Commerce, Gina Raimondo, a souligné l'importance de cette mesure :

"Il ne faut pas beaucoup d'imagination pour comprendre qu'un adversaire étranger bénéficiant d'un accès à ces informations pourrait présenter un risque sérieux pour la sécurité nationale et la protection des données des citoyens américains."

Déclaration de Gina Raimondo, ministre du Commerce américain

La mise en œuvre de cette interdiction serait progressive. Pour les logiciels, elle entrerait en vigueur dès 2027, tandis que pour les équipements physiques, elle ne s'appliquerait qu'à partir de 2029, afin de donner à l'industrie le temps de s'adapter.

Cette décision soulève des questions sur l'impact potentiel pour l'industrie automobile. Bien qu'il n'y ait pas de véhicules de marque chinoise commercialisés actuellement aux États-Unis, certains constructeurs occidentaux vendent des voitures fabriquées en Chine ou utilisant des composants chinois.

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Il est intéressant de noter que le marché mondial des véhicules connectés devrait atteindre 191 milliards de dollars d'ici 2028. Ces véhicules peuvent collecter jusqu'à 25 gigaoctets de données par heure, ce qui souligne l'importance des enjeux de sécurité et de confidentialité.

La Chine a réagi en qualifiant cette mesure de "discriminatoire". Un porte-parole de la diplomatie chinoise, Lin Jian, a déclaré que la Chine s'oppose à la généralisation du concept de sécurité nationale par les États-Unis et aux mesures discriminatoires prises à l'encontre des entreprises et produits chinois.

Cette nouvelle réglementation s'ajoute à d'autres mesures récentes, comme l'annonce mi-septembre d'une taxe de 100% sur les voitures électriques importées de Chine à partir du 27 septembre 2024. Il est à noter que la Chine est actuellement le plus grand producteur mondial de véhicules électriques.

La cybersécurité automobile est devenue un domaine de préoccupation majeur ces dernières années. Les véhicules connectés sont vulnérables aux cyberattaques, comme l'ont démontré plusieurs chercheurs en sécurité. Les États-Unis ont créé une agence spéciale, la CISA, en 2018 pour gérer les menaces cybernétiques nationales.

Cette initiative américaine s'inscrit dans un contexte plus large de tensions technologiques entre les États-Unis et la Chine, qui ont commencé à s'intensifier sous l'administration Trump. Les États-Unis ont déjà imposé des restrictions similaires sur les équipements de télécommunications chinois en 2019.

Alors que les États-Unis renforcent leur position, il est important de noter que d'autres pays, comme ceux de l'Union européenne, ont également exprimé des inquiétudes concernant la sécurité des véhicules connectés. Cette situation pourrait potentiellement influencer les politiques mondiales en matière de technologie automobile dans les années à venir.