L'enquêteur amateur qui traque le "dépeceur de Mons" depuis 27 ans

Morgan Vanlerberghe, passionné de criminologie, cherche à résoudre une affaire de meurtres en série vieille de 27 ans à Mons, en Belgique. De nouvelles analyses ADN pourraient être la clé.

26 septembre 2024, 03:20  •  0 vues

L'enquêteur amateur qui traque le "dépeceur de Mons" depuis 27 ans

Dans la ville belge de Mons, capitale de la province de Hainaut, une affaire macabre hante les esprits depuis près de trois décennies. Morgan Vanlerberghe, un homme de 39 ans originaire de Tournai, l'une des plus anciennes villes de Belgique, s'est donné pour mission de résoudre ce mystère qui a marqué son enfance.

L'affaire du "dépeceur de Mons" remonte à mars 1997, il y a environ 27 ans et 6 mois. Cinq femmes ont été assassinées et démembrées, leurs restes répartis dans 38 sacs-poubelles disséminés dans la région. Cette série de meurtres a profondément marqué la communauté locale et reste non élucidée à ce jour.

Vanlerberghe, diplômé en psychologie de l'université de Lille, l'une des plus grandes universités de France, a développé une passion pour la criminologie, discipline qui étudie scientifiquement le crime et les criminels. Il a consacré sept années à enquêter sur cette affaire, rassemblant une quantité impressionnante de documents et interrogeant de nombreux témoins.

En 2022, il y a environ 2 ans, Vanlerberghe a publié un livre détaillé sur l'affaire, intitulé "Il est moins cinq... Enquête sur le dépeceur de Mons". Ce travail minutieux, réalisé en collaboration avec un ancien greffier de justice, a permis de mettre en lumière de nouveaux éléments potentiellement cruciaux pour l'enquête.

L'un des aspects les plus prometteurs de cette nouvelle enquête concerne les avancées en matière d'analyse ADN. Depuis la découverte de l'ADN en 1953 par James Watson et Francis Crick, les techniques d'analyse ont considérablement évolué. Ces progrès pourraient permettre d'identifier le ou les auteurs de ces crimes atroces.

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Me Frank Discepoli, avocat de la famille d'une des victimes, envisage de demander des analyses ADN complémentaires basées sur les découvertes de Vanlerberghe. Cette démarche pourrait être cruciale, car l'affaire risque d'être prescrite dans environ 2 ans et 3 mois, en 2027.

L'enquête de Vanlerberghe s'est étendue au-delà de Mons, traversant les Ardennes belges, une région boisée et vallonnée, jusqu'à Neufchâteau, où il travaille actuellement dans un établissement psychiatrique. Sa passion pour la résolution de cette affaire n'a d'égale que son intérêt pour la course automobile, un sport populaire en Belgique.

Le système judiciaire belge, basé sur le droit civil, comprend des juges d'instruction pour les affaires complexes comme celle-ci. La combinaison de la psychologie forensique, qui allie psychologie et système judiciaire, avec les techniques modernes d'enquête criminelle, pourrait être la clé pour résoudre ce cold case.

L'affaire du "dépeceur de Mons" a laissé une empreinte indélébile sur la région, y compris sur les rives de la Haine et de la Trouille, deux rivières qui traversent la zone. La résolution de cette affaire serait non seulement un soulagement pour les familles des victimes, mais aussi une victoire pour la justice et la sécurité publique en Wallonie, la région francophone de Belgique.

Alors que le temps presse, Morgan Vanlerberghe reste déterminé à apporter des réponses à cette énigme criminelle qui a marqué l'histoire récente de Mons et du Hainaut. Son travail acharné pourrait bien être la clé pour que justice soit enfin rendue, près de trois décennies après les faits.