Le phénomène "Kaizen" : l'ascension de l'Everest par Inoxtag enflamme les écrans

Le monde du cinéma et des médias sociaux a été secoué par un phénomène inattendu : le documentaire "Kaizen. 1 an pour gravir l'Everest", mettant en vedette l'influenceur Inès Benazzouz, connu sous le pseudonyme Inoxtag. Ce film de 2h30 retrace l'ascension du plus haut sommet du monde par ce jeune homme de 22 ans, peu sportif mais bien préparé.

Le succès du film a été fulgurant. En seulement 12 heures, entre le 13 et le 14 septembre 2024, il a attiré 300 000 spectateurs dans les cinémas français. Puis, le 14 septembre à 14h30, le film a été mis gratuitement sur YouTube, où il a accumulé l'incroyable chiffre de 26 millions de vues en six jours.

Cette stratégie de distribution inédite soulève des questions sur l'évolution du cinéma et l'impact des réseaux sociaux. Jamais auparavant un film n'avait été projeté en salle de manière payante, puis diffusé gratuitement sur YouTube le lendemain, avec un tel succès dans les deux cas.

Le film a suscité autant d'enthousiasme que de critiques. Inoxtag y apparaît à la fois humble et narcissique, promouvant l'aventure tout en faisant du placement de produits. Il dénonce la pollution de l'Everest tout en y contribuant. Cette dualité reflète les défis auxquels font face les influenceurs modernes.

L'engouement des jeunes pour ce film est particulièrement intéressant. Pourquoi ont-ils payé pour voir en salle un film qu'ils pouvaient regarder gratuitement le lendemain ? La réponse va au-delà de l'attrait du grand écran. Les fans d'Inoxtag, qui compte des millions d'abonnés sur diverses plateformes, cherchaient avant tout à participer à un événement collectif.

Le contenu du film mêle récit d'ascension et développement personnel. Le titre "Kaizen", inspiré du manga One Piece, évoque l'amélioration quotidienne pour réaliser ses rêves. Cette approche résonne particulièrement auprès d'un public jeune en quête d'inspiration.

Il est intéressant de noter que l'Everest, gravi pour la première fois en 1953 par Edmund Hillary et Tenzing Norgay, continue de fasciner. Avec ses 8848,86 mètres d'altitude, il représente un défi extrême où l'oxygène est rare et les températures peuvent descendre jusqu'à -60°C. L'ascension coûte en moyenne entre 30 000 et 100 000 dollars, ce qui souligne l'ampleur du projet d'Inoxtag.

Le succès de "Kaizen" soulève des questions sur la nature même du cinéma à l'ère des réseaux sociaux. Est-ce un film traditionnel ou une extension des posts Instagram ? Son impact sur les fans va au-delà du simple divertissement, devenant presque un outil de transformation personnelle.

"Ce phénomène remet en question nos définitions traditionnelles du cinéma. Il ne s'agit plus seulement de la qualité du film, mais de son pouvoir à changer la vie des spectateurs."

En conclusion, "Kaizen" représente plus qu'un simple documentaire. C'est un phénomène culturel qui illustre l'évolution des médias et des attentes du public à l'ère numérique. Il démontre que le cinéma peut encore surprendre et s'adapter, même face à la montée en puissance des plateformes en ligne.