Le Japon entre tradition et controverse : la chasse à la baleine en question

Le Japon, pays de traditions, fait face à des critiques pour sa chasse à la baleine. Paul Watson, militant écologiste, risque l'extradition pour ses actions de protection des cétacés.

23 septembre 2024, 13:34  •  49 vues

Le Japon entre tradition et controverse : la chasse à la baleine en question

Le Japon, pays connu pour sa riche culture et ses traditions séculaires, se trouve au cœur d'une controverse internationale concernant la chasse à la baleine. Cette pratique, qui remonte à plus de mille ans dans l'archipel nippon, soulève des questions éthiques et environnementales importantes.

Le concept de "Trésor national vivant" (人間国宝, Ningen Kokuhō) illustre l'importance que le Japon accorde à la préservation de son patrimoine culturel. Établi en 1950, ce titre honore les artisans et artistes qui excellent dans des domaines traditionnels tels que l'art du kimono. En 2020, l'UNESCO a d'ailleurs inscrit la culture du kimono sur la liste du patrimoine culturel immatériel, soulignant son importance mondiale.

Cependant, cette valorisation des traditions contraste fortement avec la pratique controversée de la chasse à la baleine. Le Japon, aux côtés de la Norvège et de l'Islande, continue cette activité malgré un moratoire international en vigueur depuis 1986. La situation est d'autant plus préoccupante que la population de baleines bleues a diminué de 95% au cours du 20e siècle.

Le 21 mai 2024, le Japon a inauguré le Kangei-Maru, le plus grand baleinier jamais construit, marquant une nouvelle étape dans cette industrie contestée. Cette décision intervient après que le pays a quitté la Commission baleinière internationale en 2019, reprenant ainsi la chasse commerciale après des années de "chasse scientifique" critiquée par la communauté internationale.

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Paul Watson, cofondateur de Greenpeace en 1971 et fondateur de Sea Shepherd en 1977, s'est opposé à cette pratique pendant des décennies. Âgé de 73 ans, ce militant écologiste aurait sauvé environ 5 000 cétacés au cours de sa carrière. Malheureusement, le 21 juillet 2024, Watson a été arrêté au Groenland et risque maintenant l'extradition vers le Japon pour ses actions de protection des baleines.

Il est important de noter que malgré la persistance de cette industrie, seulement 2% des Japonais consomment de la viande de baleine aujourd'hui. La consommation a atteint son pic dans les années 1960, lorsque cette viande était une source importante de protéines après la Seconde Guerre mondiale. Depuis, la demande a considérablement diminué.

Les défenseurs de l'environnement soulignent le rôle crucial des baleines dans l'écosystème marin, notamment dans la séquestration du carbone dans les océans. Le Japon, signataire de la Convention sur le commerce international des espèces menacées (CITES) depuis 1980, fait face à des critiques pour l'utilisation de subventions gouvernementales pour soutenir cette industrie controversée.

"Je suis prêt à risquer ma vie pour sauver une baleine, mais jamais je ne blesserai un être humain. Notre combat est pour la préservation de la vie marine, qui est essentielle à l'équilibre de notre planète."

Déclaration de Paul Watson avant son arrestation

Alors que le débat sur la chasse à la baleine se poursuit, il est clair que cette pratique soulève des questions complexes sur l'équilibre entre tradition, économie et conservation de l'environnement. Le cas de Paul Watson met en lumière les tensions internationales autour de cette question, rappelant l'urgence de trouver des solutions durables pour protéger ces magnifiques créatures marines.