La Suède accuse l'Iran de cyberattaque liée aux autodafés du Coran

La Suède affirme que l'Iran a piraté un service SMS pour inciter à la vengeance suite aux autodafés du Coran. Cette accusation s'inscrit dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre les deux pays.

24 septembre 2024, 08:35  •  255 vues

La Suède accuse l'Iran de cyberattaque liée aux autodafés du Coran

Les autorités suédoises ont récemment lancé une accusation grave contre l'Iran, affirmant que le pays aurait orchestré une cyberattaque sophistiquée sur le sol suédois. Cette révélation, faite le 24 septembre 2024, met en lumière les tensions croissantes entre les deux nations.

Selon le procureur Mats Ljungqvist, le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), une force militaire d'élite créée en 1979 après la révolution iranienne, serait responsable du piratage d'un important service de SMS suédois. Cette opération aurait permis l'envoi d'environ 15 000 messages incitant à la vengeance contre les auteurs d'autodafés du Coran durant l'été 2023.

Cette cyberattaque s'inscrit dans un contexte de tensions diplomatiques exacerbées par une série d'incidents impliquant la profanation du livre sacré de l'islam en Suède. Ces actes, protégés par la Constitution suédoise qui garantit la liberté d'expression depuis 1766, ont provoqué l'indignation dans plusieurs pays à majorité musulmane.

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Il est important de noter que la Suède, bien que condamnant ces actes, maintient sa position sur la primauté de la liberté d'expression. Cette stance a conduit à des répercussions diplomatiques significatives, notamment avec l'Iran, dont la population d'environ 85 millions d'habitants est majoritairement musulmane.

Les relations entre la Suède et l'Iran étaient déjà tendues avant cet incident. En 2019, l'arrestation en Suède de Hamid Nouri, un ex-procureur iranien, pour son rôle dans des exécutions de masse en 1988, avait déjà créé des frictions. Récemment, en juin 2024, un échange de prisonniers a eu lieu entre les deux pays, illustrant la complexité de leurs relations diplomatiques.

"L'enquête préliminaire montre que c'est l'Etat iranien, par l'intermédiaire du corps des gardiens de la révolution islamique iranienne (CGRI), qui a piraté les données d'une société suédoise exploitant un important service de SMS"

Déclaration du ministère public suédois

Cette affaire met en lumière les défis auxquels font face les démocraties comme la Suède, qui cherchent à équilibrer la liberté d'expression avec la sécurité nationale et les relations internationales. Avec une population d'environ 10,5 millions d'habitants et une réputation de médiateur dans les conflits internationaux, la Suède se trouve dans une position délicate.

L'Iran, de son côté, fait face à ses propres défis, notamment des sanctions internationales liées à son programme nucléaire. Malgré cela, le pays reste une puissance régionale importante, étant le deuxième plus grand producteur de pétrole de l'OPEP et possédant une civilisation continue remontant à 7000 ans.

Cette situation souligne également l'importance croissante de la cybersécurité dans les relations internationales. La Suède, reconnue comme leader mondial en matière d'innovation technologique, devra sans doute renforcer ses défenses numériques face à ces nouvelles menaces.

Alors que l'enquête est désormais close faute de pouvoir inculper les services iraniens, cette affaire laisse de nombreuses questions en suspens sur l'avenir des relations entre la Suède et l'Iran, ainsi que sur la sécurité numérique dans un monde de plus en plus interconnecté.