La Seine à Paris : bientôt un paradis pour les nageurs urbains

La Seine se prépare à accueillir les baigneurs dès l'été 2025. Un projet ambitieux de 1,4 milliard d'euros vise à transformer le fleuve parisien en un lieu de loisirs aquatiques, suscitant à la fois enthousiasme et scepticisme.

22 septembre 2024, 17:32  •  178 vues

La Seine à Paris : bientôt un paradis pour les nageurs urbains

La Seine, artère vitale de Paris, s'apprête à connaître une transformation majeure. Stéphane Mandard, journaliste au service Planète du Monde, a récemment guidé un groupe de participants lors d'un parcours en bord de Seine, dévoilant les futurs sites de baignade prévus pour l'été 2025.

Cette initiative, qui fait suite aux Jeux Olympiques de Paris 2024 où la Seine a accueilli des épreuves de natation, suscite des réactions mitigées. Certains festivaliers se montrent enthousiastes à l'idée de plonger dans le fleuve, tandis que d'autres expriment leur réticence. Mandard rappelle avec humour que l'eau chlorée des piscines n'est pas non plus exempte de produits chimiques.

Le projet de rendre la Seine baignable n'est pas nouveau. Dans les années 1990, Jacques Chirac, alors maire de Paris, l'avait déjà promis. Aujourd'hui, cette ambition semble enfin se concrétiser, près de 100 ans après l'interdiction de la baignade en 1923.

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Trois sites de baignade seront ouverts au public : l'un face à la Bibliothèque Nationale de France, un autre près de l'Île Saint-Louis, et le dernier au quai de Grenelle. Pour garantir la sécurité des baigneurs, des prélèvements seront effectués deux fois par jour, comme ce fut le cas pendant les Jeux Olympiques.

La qualité de l'eau est au cœur des préoccupations. Des bassins de rétention, comme celui d'Austerlitz pouvant contenir l'équivalent de 20 piscines olympiques, ont été construits pour retenir les eaux polluées en amont. Ces infrastructures visent à mettre fin au rejet direct des eaux usées de plus de 20 000 foyers franciliens et des nombreuses péniches dans la Seine.

Le coût du projet, s'élevant à 1,4 milliard d'euros, soulève des questions. Thomas Crouzet, un participant, s'interroge sur l'investissement massif pour des loisirs. Cependant, il reconnaît l'attrait d'une telle initiative, citant l'exemple de Munich où la baignade urbaine est déjà une réalité appréciée.

La Seine, longue de 777 km et traversant Paris sur 13 km, a une histoire riche. Classée au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1991, elle abrite plus de 30 espèces de poissons et alimente en eau potable près de 5 millions de Franciliens. Sa qualité s'est considérablement améliorée depuis les années 1990, ouvrant la voie à ce projet ambitieux.

"Je suis moi-même nageuse, donc cela me plairait de pouvoir faire des longueurs dans la Seine ! À condition que ce ne soit pas juste du barbotage parce qu'il y aura trop de monde"

Viviane Platel, une participante nageuse, exprime son enthousiasme

Alors que Paris se prépare à renouer avec une tradition de baignade urbaine, l'avenir dira si la Seine deviendra le nouveau paradis des nageurs parisiens, comme elle l'était avant 1923.