Gaza : L'éducation persiste malgré la destruction massive

Face à la destruction des infrastructures éducatives à Gaza, étudiants et enseignants luttent pour maintenir l'apprentissage. Dans des conditions précaires, ils s'efforcent d'éviter une "génération perdue".

27 septembre 2024, 08:13  •  506 vues

Gaza : L'éducation persiste malgré la destruction massive

Dans la bande de Gaza, territoire de 41 km de long sur 6 à 12 km de large, l'éducation fait face à des défis sans précédent. Depuis un an, les bombardements et les offensives militaires ont forcé 1,9 million de Palestiniens à fuir leurs foyers, bouleversant profondément le système éducatif de cette région déjà éprouvée par un blocus depuis 2007.

Seba, étudiante en deuxième année de médecine, incarne la résilience de la jeunesse gazaouie. Son université, Al-Azhar, fondée en 1991, a été détruite en octobre et novembre 2023. Malgré cela, elle poursuit ses études à distance depuis une école surpeuplée à Deir Al-Balah. "On a perdu nos maisons, nos affaires, nos livres. Tous mes amis sont déplacés", confie-t-elle.

La situation est alarmante : 90 000 étudiants sont privés de cours, toutes les facultés ayant été détruites. Pour les 625 000 enfants du primaire et du secondaire, c'est une deuxième année blanche qui s'annonce, 93% des écoles étant endommagées ou détruites. Cette crise éducative frappe une population très jeune, avec plus de 40% de moins de 14 ans.

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Dans ce contexte, des initiatives locales émergent. Nasr Mohammed Nasr, jeune avocat, anime désormais des cours pour une centaine d'enfants dans deux tentes à Al-Mawasi. "J'ai étudié le droit, j'ai un devoir de transmission et le devoir de protéger ces enfants", affirme-t-il, déterminé à éviter une "génération perdue".

Les défis sont nombreux : manque de fournitures scolaires, conditions de vie dantesques, problèmes d'accès à l'eau potable (97% de l'eau à Gaza est non potable). Pourtant, l'éducation reste une priorité dans cette région qui, avant le conflit, affichait l'un des taux d'alphabétisation les plus élevés du monde arabe.

Malgré ces obstacles, la communauté éducative de Gaza s'efforce de préserver l'apprentissage. Des milliers d'étudiants suivent des cours en ligne proposés par les universités de Cisjordanie. L'UNRWA, qui gère plus de 250 écoles à Gaza, tente de maintenir une continuité éducative.

Cette crise s'inscrit dans un contexte plus large de difficultés : un taux de chômage parmi les plus élevés au monde, plus de 50% de la population vivant sous le seuil de pauvreté, et une région ayant connu plusieurs conflits majeurs depuis 2008.

Néanmoins, l'esprit de résilience persiste. Comme le souligne Nasr Mohammed Nasr : "Nous devons continuer à enseigner, à apprendre, à espérer. C'est notre façon de résister, de préserver notre avenir."