Fraude électorale à Marseille : Deux ex-maires LR face à la justice

Deux anciens maires LR de Marseille comparaissent pour fraude électorale. Le procureur requiert des peines différentes, soulignant l'impact sur la confiance politique. 194 procurations illégales sont en cause.

26 septembre 2024, 21:09  •  0 vues

Fraude électorale à Marseille : Deux ex-maires LR face à la justice

Dans une affaire qui ébranle la scène politique marseillaise, deux anciens maires des Républicains (LR) se retrouvent sur le banc des accusés du tribunal correctionnel de Marseille. Cette procédure judiciaire, qui a débuté il y a quatre jours, concerne l'élaboration de 194 procurations illégales lors des élections municipales de 2020.

Le procureur adjoint Jean-Yves Lourgouilloux a présenté son réquisitoire le jeudi 26 septembre 2024, mettant en lumière deux systèmes de fraude distincts. L'un, qualifié d'"abject", impliquait la recherche de procurations dans un Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD). L'autre, mis en place dans l'urgence entre les deux tours des élections, visait à préserver un bastion traditionnel de la droite dans la cité phocéenne.

Julien Ravier, ancien maire des 11e et 12e arrondissements, fait face à des réquisitions sévères : trois ans de prison avec sursis, une amende de 20 000 euros et dix ans d'inéligibilité. À l'opposé, Yves Moraine, ex-maire des 6e et 8e arrondissements et proche de Jean-Claude Gaudin, risque une peine plus légère de trois mois de prison avec sursis, 10 000 euros d'amende et 18 mois d'inéligibilité.

Le système de fraude reposait sur la collecte de pièces d'identité d'électeurs, transformées en procurations illégales. Un rôle clé a été joué par Roland Chervet, un commandant de police en préretraite, qui validait ces documents sans la présence des électeurs concernés. Le procureur a requis contre lui et Richard Omiros, directeur de cabinet de Julien Ravier, deux ans de prison avec sursis, 10 000 euros d'amende et cinq ans de privation du droit d'éligibilité.

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Cette affaire soulève des questions importantes sur l'intégrité du processus électoral et la confiance des citoyens dans leurs institutions politiques. Comme l'a souligné le procureur Lourgouilloux, "détourner le droit de vote par la fraude participe à la dégradation de la confiance dans la vie politique".

Il est crucial de rappeler que Marseille, deuxième plus grande ville de France, a une histoire politique complexe. Le système de vote par procuration, conçu pour faciliter la participation démocratique, a été détourné de son objectif initial. Cette affaire met en lumière la nécessité de renforcer les contrôles et de garantir l'intégrité du processus électoral.

"Détourner le droit de vote par la fraude participe à la dégradation de la confiance dans la vie politique."

Le procureur adjoint Jean-Yves Lourgouilloux a déclaré :

Cette affaire rappelle l'importance de la vigilance citoyenne et du respect des procédures démocratiques. Elle souligne également le rôle crucial des institutions judiciaires dans la préservation de l'intégrité du système électoral français.