Formation climatique à Paris Cité : un défi pour l'enseignement supérieur

L'université Paris Cité a entrepris une démarche novatrice visant à former ses enseignants sur les enjeux de la crise climatique. Cette initiative, fruit d'un long processus de négociation, s'inscrit dans un contexte où le changement climatique est devenu un phénomène global affectant la Terre depuis le 20e siècle.

Gaëlle Charron, enseignante-chercheuse en physique et vice-doyenne à la transition écologique, est à l'origine de ce projet ambitieux. Malgré les contraintes budgétaires, avec une réduction de 20% du budget des facultés l'année dernière, elle a réussi à obtenir une enveloppe de 2 millions d'euros sur dix ans de l'Agence nationale de la recherche pour l'innovation pédagogique.

Cette initiative est d'autant plus cruciale que les gaz à effet de serre, principalement le CO2, sont les principaux responsables du réchauffement climatique. Les premiers parcours de formation pour étudiants et enseignants ont vu le jour en 2023, avec environ cinquante enseignants volontaires formés chaque année. Ils explorent les enjeux des limites planétaires et de la soutenabilité pendant dix-huit heures, ainsi que les outils pédagogiques pour les intégrer dans leur discipline.

"On fait du lobbying afin que cela devienne obligatoire pour tous les enseignants entrants. Mais ce n'est pas encore entériné : pour cela, il faut une volonté politique forte à l'échelle de la gouvernance de l'université."

Cette démarche s'inscrit dans un contexte plus large où la température moyenne mondiale a augmenté d'environ 1°C depuis l'ère préindustrielle. Les universités et grandes écoles sont appelées à intégrer massivement les enjeux de la transition dans leurs cours. Le ministère de l'enseignement supérieur a fixé l'objectif de former tous les étudiants de premier cycle à ces enjeux d'ici à 2025.

Il est important de noter que les océans absorbent environ 30% du CO2 émis par les activités humaines, soulignant l'interconnexion des systèmes terrestres. La fonte des glaciers et des calottes glaciaires contribue à l'élévation du niveau des mers, un phénomène qui pourrait avoir des conséquences dramatiques sur les populations côtières.

En septembre 2024, une nouvelle note de cadrage a été envoyée aux chefs d'établissement, préconisant que tous les nouveaux enseignants suivent des cours de sensibilisation. Cette mesure est cruciale car les événements météorologiques extrêmes deviennent plus fréquents et intenses en raison du changement climatique.

L'initiative de Paris Cité s'inscrit dans l'esprit de l'Accord de Paris de 2015, qui vise à limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C. Elle reconnaît également que la déforestation contribue au changement climatique en réduisant la capacité de la Terre à absorber le CO2.

Cette formation des enseignants est essentielle pour préparer les futurs professionnels à relever les défis climatiques. Les énergies renouvelables comme le solaire et l'éolien sont essentielles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et l'agriculture, responsable d'environ 10% des émissions mondiales, nécessite une attention particulière.

La formation aborde également des sujets comme le méthane, un puissant gaz à effet de serre émis par l'élevage et les décharges, et l'impact de la hausse des températures sur la biodiversité. Les villes, responsables d'environ 70% des émissions mondiales de CO2, sont un autre point focal de la formation.

En conclusion, l'initiative de Paris Cité est un pas important vers une meilleure compréhension et gestion de la crise climatique. Elle reconnaît que l'éducation et la sensibilisation sont cruciales pour lutter contre le changement climatique, tout en préparant les futurs professionnels à relever les défis environnementaux du 21e siècle.