Exode massif vers la Syrie : Les Libanais fuient les bombardements israéliens
Face à l'intensification des frappes israéliennes, des milliers de Libanais, principalement des femmes et des enfants, cherchent refuge en Syrie. Le poste frontière de Masnaa est submergé par cet afflux sans précédent.
Au poste frontière de Masnaa, entre le Liban et la Syrie, une scène dramatique se déroule depuis le 27 septembre 2024. Des milliers de Libanais, principalement des femmes et des enfants, fuient les bombardements israéliens intensifs qui frappent leur pays depuis le 22 septembre.
Environ 30 000 personnes ont traversé la frontière en seulement trois jours, cherchant refuge en Syrie. Cette situation rappelle ironiquement l'afflux massif de réfugiés syriens au Liban pendant la guerre civile syrienne qui a débuté en 2011.
Le Hezbollah, organisation politique et militaire chiite fondée en 1982, joue un rôle central dans l'organisation de cet exode. Des témoignages indiquent que le parti coordonne le transport et l'hébergement des réfugiés à Damas, notamment dans le quartier de Sayyida Zeinab, un important lieu de pèlerinage chiite.
"Depuis dimanche, ils n'arrêtent pas de bombarder notre village de Aali en-Nahri, près de Zahlé. Il y a déjà 24 morts dans le village. Des gens sont toujours sous les décombres. Je ne peux pas attendre plus longtemps, j'ai peur."
Les bombardements touchent diverses régions du Liban, y compris la plaine de la Bekaa, connue pour son agriculture, et la banlieue sud de Beyrouth, où se trouve le quartier général du Hezbollah. Cette escalade s'inscrit dans la longue histoire du conflit israélo-libanais, qui remonte à la création d'Israël en 1948.
La situation est particulièrement difficile pour les familles séparées. De nombreux hommes, souvent membres du Hezbollah, restent au Liban pour participer aux opérations de secours. Cette séparation ajoute à l'angoisse des réfugiés, qui font face à un avenir incertain en Syrie.
Cette crise survient dans un contexte déjà tendu pour le Liban, qui fait face à une grave crise économique depuis 2019. Avec une population d'environ 6,8 millions d'habitants en 2024, le pays peine à gérer cette nouvelle vague de déplacements.
La frontière libano-syrienne, longue d'environ 375 km, est devenue le théâtre d'un exode massif, rappelant les mouvements de population qui ont marqué l'histoire récente de la région. Le poste frontière de Masnaa, principal point de passage entre les deux pays, est submergé par cet afflux sans précédent.
Cette situation met en lumière la complexité des relations régionales et l'impact durable des conflits sur les populations civiles. Alors que le Liban et la Syrie ont une histoire entremêlée, marquée notamment par la présence militaire syrienne au Liban de 1976 à 2005, ce nouvel épisode souligne la fragilité persistante de la stabilité dans la région.
