Exode massif au Sud-Liban face à l'intensification des frappes israéliennes

Des milliers de Libanais fuient vers le nord alors qu'Israël intensifie ses bombardements dans le sud du pays. La ville de Saïda est submergée par l'afflux de déplacés, ravivant les souvenirs douloureux de la guerre de 2006.

24 septembre 2024, 08:26  •  41 vues

Exode massif au Sud-Liban face à l'intensification des frappes israéliennes

Le 23 septembre 2024, une vague sans précédent de déplacés a déferlé sur Saïda, la troisième plus grande ville du Liban, fuyant les bombardements israéliens les plus meurtriers depuis un an dans le sud du pays. Cette situation rappelle douloureusement l'exode de la guerre de 2006, qui avait duré 34 jours et marqué profondément la population libanaise.

Jawad et Zeina, un couple originaire de Bourj al-Chamali, près de Tyr, font partie de ces milliers de Libanais contraints de quitter leur foyer. Leur périple de 40 kilomètres, qui prend habituellement un peu plus d'une heure, s'est transformé en un voyage éprouvant de quatre heures en raison des embouteillages monstres paralysant la route côtière.

: "Ils ont commencé à bombarder notre village à l'aube. Des gens ont été bombardés. Il y avait encore des corps sous les décombres quand on est partis, même des corps d'enfants. On a eu tellement peur."

Jawad, mécanicien de 43 ans, témoigne

Cette escalade de violence intervient dans un contexte déjà tendu depuis l'attaque du Hamas en territoire israélien le 8 octobre 2023, qui avait déclenché une riposte massive d'Israël sur la bande de Gaza. En soutien aux Palestiniens, le Hezbollah, organisation politique et militaire chiite libanaise, avait alors lancé une guerre de basse intensité contre Israël.

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Face à l'intensification des frappes, l'armée israélienne a exhorté les Libanais vivant près des installations du Hezbollah à évacuer immédiatement, présageant des frappes aveugles. Certains habitants ont même reçu des ordres d'évacuation par SMS, accentuant la panique générale.

La situation humanitaire s'aggrave rapidement, avec des milliers de déplacés cherchant refuge dans des écoles transformées en abris d'urgence, comme celle de Haret Saïda. Le Liban, qui accueille déjà le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde, voit sa capacité d'accueil mise à rude épreuve.

Cette crise ravive les souvenirs douloureux du conflit de 2006 et souligne la fragilité de la paix dans la région. La FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban), présente dans le sud du pays, se trouve confrontée à un défi majeur pour maintenir la stabilité le long de la frontière de 79 km entre le Liban et Israël.

Alors que les bombardements s'étendent à la plaine de la Bekaa, région fertile du Liban, l'inquiétude grandit quant à l'impact à long terme sur l'agriculture et l'économie du pays. Le Liban, déjà fragilisé par des années de crise économique et politique, voit sa situation s'aggraver davantage.

Face à cette escalade, la communauté internationale est appelée à intervenir pour éviter une nouvelle guerre dévastatrice dans la région. Le sort des civils, pris entre les feux croisés, reste la préoccupation majeure alors que le bilan humain ne cesse de s'alourdir.