Émissions de méthane : un record alarmant et des solutions à portée de main

Le récent bilan mondial du méthane, publié le 10 septembre 2023 par le consortium Global Carbon Project, révèle une situation préoccupante. Les émissions de ce gaz ont atteint des niveaux record, avec une concentration atmosphérique 2,6 fois supérieure à celle de l'ère préindustrielle. Cette augmentation sans précédent depuis 2020 souligne l'urgence d'agir face à cette menace climatique.

Le méthane, découvert par Alessandro Volta en 1776, est un puissant gaz à effet de serre. Sa capacité de réchauffement est trente fois supérieure à celle du dioxyde de carbone sur une période de cent ans. Il est responsable d'un tiers de la hausse actuelle des températures. Ce gaz simple, principal composant du gaz naturel utilisé dans nos foyers, joue un rôle crucial dans le changement climatique.

Les sources d'émissions de méthane sont diverses. Un tiers provient de processus naturels, notamment la fermentation microbienne dans les zones humides. Les deux tiers restants sont directement liés aux activités humaines. L'exploitation des ressources fossiles, l'élevage de ruminants et la gestion des déchets sont les principaux contributeurs anthropiques. Ces émissions ont doublé au cours des vingt dernières années.

Malgré ce tableau sombre, des solutions existent pour réduire les émissions de méthane d'origine humaine. Des mesures à coût zéro pourraient diminuer ces émissions d'un quart, tandis que l'utilisation de toutes les technologies disponibles permettrait une réduction de moitié. Ces actions pourraient limiter le réchauffement de 0,2 à 0,5 °C d'ici 2100, contribuant significativement aux objectifs de l'Accord de Paris.

Plusieurs pistes concrètes sont envisageables :

• Améliorer la gestion des déchets et des eaux usées en réduisant les quantités et en convertissant le méthane en biogaz.
• Optimiser les pratiques de riziculture en choisissant des variétés et des méthodes de culture limitant les émissions.
• Contrôler et réparer les fuites dans l'industrie des combustibles fossiles.

Il est crucial de noter que le méthane a une durée de vie atmosphérique d'environ 12 ans, ce qui signifie que les actions entreprises aujourd'hui auront un impact rapide sur les concentrations atmosphériques. De plus, la réduction des émissions de méthane pourrait avoir des avantages supplémentaires, comme la diminution de l'ozone troposphérique, un polluant atmosphérique nocif.

En conclusion, bien que la situation actuelle soit alarmante, des solutions concrètes et accessibles existent pour réduire significativement les émissions de méthane. La mise en œuvre de ces mesures pourrait jouer un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique, offrant une lueur d'espoir dans un contexte environnemental difficile.