Écrans à l'école : entre modernisation et risques pour la santé des élèves

Un rapport alarmant sur l'hyperconnexion des enfants soulève des questions sur l'utilisation des écrans à l'école. Entre risques sanitaires et volonté de modernisation, l'éducation nationale fait face à un dilemme.

24 septembre 2024, 08:29  •  0 vues

Écrans à l'école : entre modernisation et risques pour la santé des élèves

Le 30 avril 2024, un rapport intitulé "Enfants et écrans" a été présenté au président de la République française, mettant en lumière les dangers de l'hyperconnexion chez les jeunes. Ce document soulève des questions cruciales sur l'avenir de notre société et de notre humanité face à cette problématique.

Les risques sanitaires liés à l'utilisation excessive des écrans chez les enfants et les adolescents sont nombreux et préoccupants. Parmi eux, on trouve des retards de langage, une sédentarité accrue, des troubles de la vue, des perturbations du sommeil, de l'anxiété et de la dépression. L'Organisation Mondiale de la Santé recommande d'ailleurs un maximum de 2 heures d'écran par jour pour les enfants, une limite souvent dépassée.

En France, la situation est particulièrement alarmante. Les jeunes de 16 à 19 ans passent en moyenne 5 heures et 10 minutes par jour devant un écran à des fins récréatives, contre seulement 12 minutes à lire un livre pour le plaisir, selon une étude Ipsos pour le Centre national du livre. Cette disparité souligne l'urgence d'agir pour enrayer ce que certains qualifient de "catastrophe sanitaire".

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Face à ce constat, l'école se trouve dans une position délicate. D'un côté, elle poursuit sa numérisation dans un effort de modernisation. De l'autre, elle risque de renforcer l'hyperconnexion des élèves. Dès la 6e, de nombreux établissements fournissent des tablettes ou des ordinateurs individuels aux élèves, transformant radicalement les pratiques d'apprentissage.

Cette évolution n'est pas sans conséquences. Les élèves n'utilisent plus d'agenda papier, les manuels physiques sont progressivement remplacés par des versions numériques, et l'habitude d'écrire se perd au profit de cours téléchargeables. Cette dépendance au numérique s'étend même aux devoirs à la maison, rendant l'écran indispensable bien au-delà du temps scolaire.

Il est important de noter que la première tablette tactile grand public, l'iPad, n'a été lancée qu'en 2010. En à peine plus d'une décennie, ces appareils sont devenus omniprésents dans la vie des jeunes. En 2023, 95% des adolescents français possédaient déjà un smartphone, illustrant la rapidité de cette transformation numérique.

Certains défenseurs de la numérisation de l'école mettent en avant les bénéfices pédagogiques de certaines applications. Ils distinguent le "numérique récréatif" du "numérique éducatif", arguant que c'est l'usage, et non l'outil lui-même, qui pose problème. Cependant, cette position ne fait pas l'unanimité.

"La réalité de l'hyperconnexion subie des enfants et des conséquences pour leur santé, leur développement, leur avenir, pour notre avenir aussi… celui de notre société, celui de notre civilisation, et peut-être même celui de notre humanité."

Extrait du rapport "Enfants et écrans"

Cette citation souligne l'ampleur des enjeux liés à l'utilisation des écrans chez les jeunes. Il est crucial de trouver un équilibre entre l'innovation pédagogique et la protection de la santé des élèves. Des initiatives comme les "camps de désintoxication numérique" mis en place en Corée du Sud pourraient inspirer des solutions pour aider les jeunes à gérer leur relation avec les écrans.

En conclusion, l'école se trouve face à un défi majeur : comment moderniser l'enseignement tout en protégeant les élèves des risques liés à l'hyperconnexion ? La réponse à cette question façonnera l'avenir de l'éducation et, plus largement, celui de notre société.