Christophe Béchu quitte le ministère de l'Écologie : bilan mitigé

Christophe Béchu a quitté son poste de ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires le 23 septembre 2024, après plus de deux ans de mandat. Cette durée, exceptionnelle sous la présidence d'Emmanuel Macron, témoigne de la complexité des enjeux environnementaux en France.

Nommé le 4 juillet 2022, Béchu a dirigé un vaste ministère englobant l'environnement, les collectivités locales, le logement et la mer. Son action s'est concentrée sur la gestion quotidienne de l'écologie et la mise en œuvre de plans spécifiques, notamment celui sur l'eau présenté par le président Macron le 30 mars 2023.

Le bilan de Béchu est mitigé. Reconnu pour son pragmatisme et son ouverture au dialogue, il a néanmoins été critiqué pour son incapacité à résister aux arbitrages de l'exécutif, notamment lors de la crise agricole qui a entraîné de nombreux reculs environnementaux.

Morgane Piederriere, de France Nature Environnement, résume :

"Il a eu le mérite de rester en place alors que cette fonction est soumise à un grand turn-over ; c'est un ministre qui est à l'écoute. Mais, à l'issue de cette période, on se rend compte que l'écologie est toujours soumise à la volonté du couple président de la République-premier ministre, et aux pressions de Bercy."

Le mandat de Béchu s'inscrit dans un contexte de réorganisation de l'action écologique gouvernementale. La création du Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) en 2022 visait à renforcer la coordination des politiques environnementales. Cependant, cette structure a parfois limité le champ d'action du ministère de la Transition écologique.

Parmi les défis relevés par Béchu, citons la mise en œuvre de la loi Climat et Résilience de 2021 et la gestion des épisodes de sécheresse record en 2022 et 2023. Son ministère a également œuvré pour atteindre l'objectif de 33% d'aires protégées terrestres et marines d'ici 2030.

Le départ de Béchu intervient alors que le troisième Plan national d'adaptation au changement climatique, initialement prévu pour fin juin 2024, a été reporté. Ce retard illustre les difficultés persistantes dans la mise en œuvre d'une politique écologique ambitieuse et cohérente.

En conclusion, le mandat de Christophe Béchu reflète les tensions entre les ambitions écologiques et les contraintes politiques et économiques. Son successeur devra poursuivre les efforts pour atteindre les objectifs climatiques de la France, notamment la réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport à 1990, et la neutralité carbone en 2050.