Alerte mondiale : nouvelle épidémie de mpox en RDC inquiète l'OMS

L'OMS déclare une urgence sanitaire face à une flambée de mpox en RDC. Un nouveau sous-clade du virus émerge, soulignant l'évolution de cette maladie autrefois négligée et son impact croissant sur la santé mondiale.

24 septembre 2024, 12:03  •  26 vues

Alerte mondiale : nouvelle épidémie de mpox en RDC inquiète l'OMS

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché une alerte sanitaire mondiale en août 2024 en réponse à une épidémie sans précédent de mpox dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette décision intervient plus d'un an après le début de l'épidémie en septembre 2023, qui a déjà enregistré plus de 15 000 cas suspects, dépassant largement les 4 000 cas annuels habituels.

Le mpox, anciennement connu sous le nom de "variole du singe", est une maladie virale appartenant au genre Orthopoxvirus. Depuis sa première identification chez l'homme en 1970 en RDC, le virus a connu une évolution significative. L'apparition d'un nouveau sous-clade 1b dans la région du Kivu confirme désormais une transmission strictement interhumaine, marquant un tournant dans l'histoire de cette maladie.

Cette épidémie n'est pas la première à franchir les frontières africaines. En 2003, des cas ont été signalés aux États-Unis, impliquant des enfants présentant des lésions aux mains et un cas d'encéphalite. L'enquête a révélé une chaîne de contamination remontant à des rongeurs importés du Ghana, soulignant le rôle du commerce d'animaux vivants dans la propagation des virus.

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L'épidémie mondiale de 2022 a surpris la communauté scientifique en se propageant principalement au sein de la communauté homosexuelle occidentale. Ce changement épidémiologique avait été précédé par l'apparition de formes génitales chez de jeunes hommes dans les zones urbaines du Nigeria dès 2017, un signal d'alarme insuffisamment pris en compte à l'échelle internationale.

"L'épidémie de 2022 a révélé une nouvelle dynamique de transmission du mpox, remettant en question notre compréhension antérieure de la maladie."

Évolution épidémiologique du mpox

Les études génomiques suggèrent que le franchissement de la barrière entre espèces aurait eu lieu dès 2014 dans des régions nigérianes caractérisées par des plantations intensives de palmiers à huile. Cette exploitation massive des écosystèmes favorise la prolifération d'espèces opportunistes comme les rongeurs, potentiels réservoirs du virus.

Il est crucial de noter que le mpox peut se transmettre par contact direct avec les fluides corporels ou les lésions d'un animal ou d'une personne infectée, ainsi que par des objets contaminés. Bien qu'il n'existe pas de traitement spécifique, le vaccin contre la variole offre une certaine protection.

Face à cette situation, l'OMS recommande une vigilance accrue et des mesures de contrôle renforcées. La recherche sur les antiviraux spécifiques au mpox se poursuit, offrant un espoir pour une meilleure gestion future de la maladie. L'isolement des patients infectés reste une mesure clé pour contrôler la propagation du virus.

Cette nouvelle épidémie souligne l'importance d'une approche globale de la santé, prenant en compte les interactions entre santé humaine, animale et environnementale. Elle rappelle également la nécessité d'une surveillance continue des maladies émergentes et ré-émergentes dans un monde interconnecté.